La jeunesse de Woluwe-Saint-Lambert, d’Andromède à Mbazi

La com­mune de Woluwe-Saint-Lam­bert est très impli­quée dans les pro­jets de soli­da­ri­té inter­na­tio­nale. Jume­lée depuis plus de 50 ans au sec­teur de Mba­zi au Rwan­da, la com­mune croit en la coopé­ra­tion entre les pays et sou­haite sen­si­bi­li­ser ses jeunes à ces thé­ma­tiques. C’est dans cette optique qu’est né le pro­jet « D’Andromède à Mba­zi : du sport à la citoyenneté ». 

 

Ce pro­jet a été ins­pi­ré par des maquettes réa­li­sées par les jeunes du quar­tier d’Andromède, situé à Woluwe-Saint-Lam­bert. Il y a en effet plu­sieurs années, dans le cadre d’activités menées par les ser­vices pré­ven­tion et jeu­nesse de la com­mune, les jeunes ont pu mon­trer ce qu’ils et elles esti­maient être leur quar­tier idéal. Le but était de les faire réflé­chir sur les forces et les fai­blesses de leur cadre de vie. D’elleux-mêmes, les jeunes ont déter­mi­né 4 axes sur les­quels ils et elles sou­hai­taient tra­vailler, à savoir les infra­struc­tures spor­tives et le sport, l’environnement et le déve­lop­pe­ment durable de leur quar­tier, l’embellissement de leur lieu de vie avec ses impli­ca­tions et la place des femmes ain­si que la pro­tec­tion des droits des femmes.

 

Nais­sance du projet

 

A la suite de son suc­cès, l’idée d’élargir le pro­jet a été émise en cher­chant à confron­ter les jeunes avec d’autres réa­li­tés et d’autres cultures à tra­vers le monde. Après plu­sieurs échanges entre les auto­ri­tés locales, les animateur•ices et les jeunes, il est res­sor­ti l’envie de tra­vailler sur le sen­ti­ment réel ou res­sen­ti de l’exclusion à tra­vers une ouver­ture à la soli­da­ri­té internationale.

 

Jume­lée depuis plus de cin­quante ans à Mba­zi, la com­mune a sou­hai­té mettre en avant cette union : « On s’est dit que c’était l’occasion de per­mettre à nos jeunes de par­ti­ci­per à un pro­jet d’é­change avec les jeunes Rwandais·es pour que la citoyen­ne­té ne soit pas que dans le quar­tier ou dans la com­mune mais, aus­si une citoyen­ne­té mon­diale », explique Patrick de Mûe­le­naere, agent de la cel­lule jume­lages et Soli­da­ri­té inter­na­tio­nale au sein du ser­vice des Rela­tions publiques  de la com­mune de Woluwe-Saint-Lambert.

 

C’est grâce à Phi­lippe Jac­que­myns, éche­vin de la Soli­da­ri­té inter­na­tio­nale et Véro­nique Dumou­lin, coor­di­na­trice du pro­jet que ce pro­jet a pu voir le jour. C’est lors d’un dépla­ce­ment dans le cadre d’un congrès de l’AIMF (Asso­cia­tion inter­na­tio­nale des Maires fran­co­phones) que tous les deux ont pu ren­con­trer le maire du dis­trict de Huye au Rwan­da et échan­ger sur les pos­si­bi­li­tés et la réa­li­sa­tion d’un pro­jet de cette ampleur.

 

Un groupe de jeunes désireux·ses d’apprendre

 

Pour mener à bien le pro­jet, il était néces­saire de consti­tuer un groupe de jeunes woluwéen·nes ayant envie de s’impliquer dans cette démarche d’ouverture à la citoyen­ne­té mon­diale. La com­mune n’a pas fait ce choix au hasard : « On a cette convic­tion que les jeunes d’aujourd’hui sont les hommes et femmes de demain. C’est en accom­pa­gnant nos jeunes des quar­tiers qu’on leur per­met de s’intégrer et de vivre à la fois la vie de quar­tier mais aus­si la vie de la com­mune », détaille Patrick de Mûe­le­naere. De plus, en leur don­nant cette place, la com­mune espère faire plus faci­le­ment pas­ser des mes­sages « Les jeunes, ils parlent entre eux, ils parlent avec leur famille, ils parlent avec leurs parents, donc c’est un très bon levier pour pou­voir faire pas­ser des mes­sages », ter­mine l’agent au ser­vice des Rela­tions publiques.

 

La pré­pa­ra­tion requise exige un vrai inves­tis­se­ment, c’est pour­quoi les jeunes n’ont pas été sélectionné•es au hasard. Si au début la com­mune pen­sait faire un appel à can­di­da­ture, cela ne s’est pas avé­ré néces­saire devant la moti­va­tion qu’ont mon­tré les membres du groupe. « Pour réa­li­ser la sélec­tion, on a fait plu­sieurs acti­vi­tés au départ. On a com­men­cé par faire une expo­si­tion dans le quar­tier de pho­tos d’un voyage que ma col­lègue et moi avions fait au Rwan­da pour pré­sen­ter le pays. C’était ouvert à tous les jeunes. Par la suite on a fait une acti­vi­té à l’AfricaMuseum avec notam­ment une visite gui­dée sur les ques­tions déco­lo­niales pour que cha­cun puisse en apprendre davan­tage. Au fur et à mesure des ren­contres, nous avons pu iden­ti­fier les 10 plus moti­vés à entrer dans un par­cours contrai­gnant, deman­dant une pré­sence très régu­lière aux acti­vi­tés, mais indis­pen­sable pour vivre un pro­jet comme celui-ci. », explique Patrick de Mûelenaere.

 

La com­mune de Woluwe-Saint-Lam­bert a aus­si dû faire face à des situa­tions impré­vues, et aux réti­cences et craintes de cer­tains parents, notam­ment pour des jeunes Congolais•es pour les­quels un voyage au Rwan­da ne sem­blait pas évident dans le contexte géo­po­li­tique actuel. « Des jeunes qui étaient là au début ne pou­vaient plus par­tir. Fina­le­ment, ça s’est vrai­ment fait natu­rel­le­ment, et on s’est retrou­vé avec des jeunes qui étaient moti­vés et qui se sont impli­qués tout au long et ce jus­qu’au bout », pré­cise Patrick de Mûelenaere.

 

Tis­ser une confiance mutuelle entre les membres 

 

Pour que le pro­jet fonc­tionne, il fal­lait que les jeunes se fassent confiance entre elleux et fassent confiance aux adultes et notam­ment aux organisateur·ices venant des dif­fé­rents ser­vices de la com­mune. Pour Patrick de Mûe­le­naere, la clé était de gar­der contact avec les jeunes tout au long du pro­jet : « On a créé un groupe What­sApp avec tout le monde pour que chacun·e puisse poser ses ques­tions. On se voyait aus­si tous très régu­liè­re­ment et on se mon­trait très dis­po­nible ». De plus, le par­te­na­riat entre les ser­vices Jeu­nesse, Pré­ven­tion et Rela­tions publiques était un atout majeur : « Dans l’équipe d’encadrant·es, il y avait un ani­ma­teur Jeu­nesse et un édu­ca­teur Pré­ven­tion. Ils sont tout le temps sur le ter­rain et donc ils voient presque tous les jours ces jeunes. Ça a per­mis de leur don­ner confiance en nous, qu’ils et elles voyaient moins sou­vent ».

 

Le sui­vi mis en place par les équipes a non seule­ment per­mis de conti­nuer à moti­ver les jeunes pen­dant toute la pré­pa­ra­tion au voyage mais a aus­si per­mis de ras­su­rer les parents sur ce pro­jet débou­chant sur un voyage au Rwan­da. « On avait besoin de cette rela­tion tri­par­tite pour que le pro­jet se mette en place. L’un des ani­ma­teurs est un ancien du quar­tier et il connais­sait donc les parents, c’était plus facile pour leur par­ler. C’est vrai­ment impor­tant d’avoir un vrai relais », ajoute Patrick de Mûelenaere.

 

Une sen­si­bi­li­sa­tion à la citoyen­ne­té mondiale 

 

Il était impor­tant pour la com­mune d’organiser plu­sieurs ate­liers de sen­si­bi­li­sa­tion pour que les jeunes puissent bien com­prendre tous les enjeux liés au pro­jet « « D’Andromède à Mba­zi : du sport à la citoyen­ne­té ». Au total, il y a eu une acti­vi­té ser­vant à pré­sen­ter tout le pro­jet, treize ate­liers sur les enjeux d’éducation à la citoyen­ne­té mon­diale, quatre acti­vi­tés de créa­tion d’esprit de groupe et trois ren­contres impli­quant la famille des jeunes.

 

Toutes ces acti­vi­tés ont été réa­li­sées en col­la­bo­ra­tion avec les ser­vices Jeu­nesse, Pré­ven­tion, Rela­tion publiques. Des asbl comme ASMAE et Jus­tice et Paix sont éga­le­ment venus en ren­fort pour com­plé­ter les ate­liers. Le sport était un axe impor­tant pour la com­mune, c’est pour­quoi des jour­nées plus infor­melles comme la des­cente de la Lesse en kayak ou une jour­née dans un parc d’attraction ont été pré­vues, en plus d’une jour­née entiè­re­ment dédiée au thème du sport et de la citoyen­ne­té. « On a aus­si pro­fi­té de ces jour­nées spor­tives pour par­ler du fair-play et de la citoyen­ne­té en illus­trant ça par un match de foot. On regarde ce qu’il s’est pas­sé et ensuite on débriefe sur ce qu’il s’est pas­sé », ajoute Patrick de Mûelenaere.

 

Par­mi ces ate­liers, il était essen­tiel d’inclure une jour­née de réflexion autour du devoir de mémoire, du géno­cide rwan­dais et de la colo­ni­sa­tion et déco­lo­ni­sa­tion. Pré­pa­rer les jeunes à cette dure réa­li­té était néces­saire puisqu’une fois sur place, ils et elles allaient devoir y faire face. Après concer­ta­tion avec ses par­te­naires rwan­dais, la com­mune a aus­si fait le choix de « bali­ser les contours des pro­jets soli­daires à mener sur place, dont l’aide à la construc­tion de deux mai­sons pour des familles sans-abris et la plan­ta­tion de deux forêts du jumelage ».

 

De l’autre côté, l’ONG APROJUMAP, le par­te­naire rwan­dais de Woluwe-Saint-Lam­bert qui a pour objec­tif de pro­mou­voir la com­pré­hen­sion mutuelle et la coopé­ra­tion entre les peuples au tra­vers des rela­tions de jume­lage et de réa­li­ser des pro­jets iden­ti­fiés de manière par­ti­ci­pa­tive, a d’abord envi­sa­gé de tra­vailler avec des jeunes étant à l’école secon­daire évo­luant dans une équipe de foot­ball fémi­nine pour déve­lop­per l’axe spor­tif. A cause de contraintes de dis­po­ni­bi­li­té, l’ONG a fina­le­ment choi­si de mobi­li­ser une ving­taine de jeunes ayant reçu une bourse de sco­la­ri­sa­tion dans le cadre de ce jume­lage, tout en gar­dant l’aspect spor­tif du projet.

 

De leur côté, les jeunes rwandais·es ont tra­vaillé sur plu­sieurs pro­jets afin de pou­voir les mener avec les Belges lors de leur voyage soli­daire  au Rwan­da. Ce séjour avait pour but de mettre en lumière les ques­tions liées à la citoyen­ne­té mon­diale et à la Soli­da­ri­té inter­na­tio­nale grâce à des échanges avec les popu­la­tions locales. Les sujets autour des pré­ju­gés, du racisme, de l’égalité homme-femme, de la pro­tec­tion de la faune et la flore, du dérè­gle­ment cli­ma­tique et ses consé­quences sur les popu­la­tions, du devoir de mémoire et de la place du sport dans la construc­tion de la socié­té rwan­daise ont été lar­ge­ment abor­dés pour per­mettre aux jeunes belges d’être sen­si­bi­li­sés à ces ques­tions et d’avoir un regard plus aigui­sé sur l’importance des pro­jets de Soli­da­ri­té internationale.

 

Le sport fai­sant par­tie inté­grante de la manière dont la com­mune mobi­lise ses jeunes et de la culture rwan­daise, il était donc natu­rel que cet axe soit au cœur du pro­jet. Par­tick Mûe­le­naere, agent au ser­vice des Rela­tions publiques explique : « A tra­vers le sport, il y a des valeurs comme le vivre ensemble et le res­pect du fair-play qui sont trans­mises. En plus, on avait la chance sur le ter­ri­toire de Mba­zi d’avoir une équipe fémi­nine de foot qui fait par­tie de la pre­mière ligue rwan­daise. On a orga­ni­sé un match et nos jeunes se sont fait écra­ser, ce qui a mis à mal leurs pre­mières hési­ta­tions sur l’idée de jouer contre des filles ».

 

Ce groupe de jeunes s’est mon­tré très impli­qués et très recon­nais­sants d’avoir eu l’opportunité de vivre un pro­jet d’une telle ampleur. Aujourd’hui encore, ils et elles sou­haitent conti­nuer à s’investir dans d’autres pro­jets comme ceux en rap­port avec les réfugié·es ou le sans-abrisme.

 

 

 

 

 

 

 

soli­daire [Ui1]

Anderlecht : retour sur le festival de la solidarité internationale édition 2023

En octobre der­nier, la com­mune d’Anderlecht a orga­ni­sé un fes­ti­val de la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale autour du thème « migra­tions en construc­tion ». Si géné­ra­le­ment la com­mune pré­fère réduire son fes­ti­val sur un week-end et non plus sur une quin­zaine, cette année a été une excep­tion. Les fes­ti­vi­tés se sont dérou­lées du 5 au 15 octobre 2023 en pro­po­sant au public un pro­gramme varié mélan­geant le théâtre, la danse, le ciné­ma, la musique, la poé­sie et les arts plastiques.

 

La mul­ti­cul­tu­ra­li­té à Anderlecht

 

« Ander­lecht est une com­mune mul­ti­cul­tu­relle, la migra­tion fait par­tie de son his­toire, ce fes­ti­val per­met de l’honorer », explique Fabrice Cumps, Bourg­mestre d’Anderlecht. Le thème de la migra­tion sera le sujet glo­bal pour les pro­chaines années. Pour cette pre­mière année, ?? l’idée était de tra­vailler sur les sté­réo­types et le concept de migra­tion. En revanche, pour les sui­vantes, Anaïs Marie, char­gée de la cel­lule rela­tions inter­na­tio­nales et par­te­na­riats pour la com­mune d’Anderlecht espère orien­ter le fes­ti­val vers un sujet plus spé­ci­fique comme la migra­tion éco­no­mique. Néan­moins, Anaïs Marie pré­cise : « Je ne peux pas me pro­non­cer défi­ni­ti­ve­ment sur ce qui va se pas­ser l’an­née pro­chaine, puisque ce n’est pas la com­mune toute seule qui décide de ça. Tout ça est défi­ni avec la pla­te­forme. La com­mune annonce un thème glo­bal et les décli­nai­sons sont vrai­ment réflé­chies avec les asso­cia­tions de la pla­te­forme ».

 

Le tra­vail de co-construc­tion d’Anderlecht et des associations 

 

Comme l’a pré­ci­sé Anaïs Marie, la com­mune ne tra­vaille pas seule sur le fes­ti­val. Les thèmes se défi­nissent grâce aux réunions de la pla­te­forme, et les acti­vi­tés du fes­ti­val sont pro­po­sées par les asso­cia­tions. Pour Ander­lecht, les réunions ont lieu envi­ron toutes les 6 semaines avec les asso­cia­tions pour la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale. Le but de la pla­te­forme est avant tout d’inclure le plus d’as­so­cia­tions pos­sibles qui s’in­té­ressent à la question.

 

Le nombre d’associations ayant une exper­tise sur le sujet de la migra­tion est éle­vé à Ander­lecht, ce qui mène à de longues dis­cus­sions de fond. Il est donc impor­tant de répar­tir les échanges en plu­sieurs fois. Au fur et à mesure, les deux par­ties se sont mises d’accord sur la manière de tra­vailler avec ce concept. La char­gée de la cel­lule rela­tions inter­na­tio­nales et par­te­na­riats de la com­mune explique : « Pour trai­ter d’un sujet pen­dant trois ans, la pre­mière chose à faire est de par­ler de ce concept et de le décons­truire. Ensuite, on a eu une conver­sa­tion sur com­ment inti­tu­ler ce fes­ti­val. On décide ensemble de quelle image on veut don­ner au fes­ti­val ».

 

C’est après toutes ces réunions que le titre de cette édi­tion a été choi­si. « Migra­tion en construc­tion », afin de mon­trer une image posi­tive de la migra­tion et d’amener une nou­velle vision des choses.

 

La com­mune d’Anderlecht est très fière des résul­tats pro­duits grâce à son tra­vail de co-construc­tion avec les asso­cia­tions. Réa­li­ser un tra­vail mul­ti-acteur apporte une vraie plus-value pour le fes­ti­val. « Plus on a de cer­veau, plus on est autour de la table et plus les idées

qui peuvent émer­ger sont riches, variées et inté­res­santes. Ça nous per­met de pro­po­ser quelque chose de per­ti­nent au public », déve­loppe Anaïs Marie.

 

 

De plus, les asso­cia­tions sont éga­le­ment ravies du tra­vail réa­li­sé avec la com­mune : « Nous par­ti­ci­pons depuis deux ans à la pla­te­forme Soli­da­ri­té inter­na­tio­nale d’An­der­lecht et, outre que c’est tou­jours un moment convi­vial et agréable, cela nous a appor­té des col­la­bo­ra­tions construc­tives notam­ment avec Oxfam, Baku­shin­ta, Sein­galt… Plus lar­ge­ment, nous connais­sons désor­mais mieux le maillage asso­cia­tif à Ander­lecht et ailleurs qui est impli­qué dans la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale. Cela nous donne des idées pour d’autres col­la­bo­ra­tions ulté­rieures et tou­cher d’autres publics », com­plète Agnès Gra­cef­fa pour la mai­son de la Résistance ??

 

Leti­cia Reyes, res­pon­sable édu­ca­tion, migra­tion et san­té pour l’AS­BL Fami­do se montre éga­le­ment très posi­tive sur la col­la­bo­ra­tion réa­li­sée entre les dif­fé­rentes par­ties : « Je pense que les com­pé­tences de la res­pon­sable, ama­bi­li­té, dis­po­si­tion, acces­si­bi­li­té, coor­di­na­tion, flexi­bi­li­té, pro­fes­sion­na­lisme, recherche de solu­tion. Les, contacts et écoute dans les qua­li­tés spé­ci­fiques du contact entre les asso­cia­tions et la res­pon­sable de la pla­te­forme ont per­mis de réa­li­ser un tra­vail gra­ti­fiant dans tous les sens ». ??

 

Une édi­tion 2023 rem­plie de surprises 

 

Cette année était dif­fé­rente des pré­cé­dentes. Dans l’imaginaire col­lec­tif, lorsque le terme fes­ti­val est uti­li­sé, c’est le grand public qui est visé. Or cette année, la com­mune d’Anderlecht a éga­le­ment pro­po­sé des acti­vi­tés à des­ti­na­tion des asso­cia­tions. La table ronde avec comme sujet « Crises huma­ni­taires : quelles syner­gies entre les dia­spo­ras et les com­munes ? » orga­ni­sée en col­la­bo­ra­tion avec la Ville de Bruxelles et la pla­te­forme Soli­ris est un bel exemple d’animation pen­sée pour les asso­cia­tions, les com­munes et les acteurs de l’aide huma­ni­taire. De plus, l’ASBL Famille du Monde a accom­pli un grand tra­vail de recherche-action avec les struc­tures com­mu­nale et asso­cia­tives d’An­der­lecht sur le sujet du deuil migra­toire, et a adap­té la pré­sen­ta­tion des résul­tats lors d’un col­loque ouvert au grand public.

 

Leti­cia Reyes est reve­nue plus en pro­fon­deur sur le tra­vail réa­li­sé autour du sujet du deuil migra­toire : « Il faut men­tion­ner que, pen­dant les ses­sions de pré­pa­ra­tion au Col­loque sur les deuils migra­toires, FaMi­Do (Familles du Monde, asbl) s’était pro­po­sé une recherche-action sur com­ment la dia­spo­ra a été faci­li­ta­trice inter­cul­tu­relle pour aider les non-Euro­péens à éla­bo­rer ces deuils migra­toires obli­gés, vers la construc­tion de cohé­sion sociale. Dans cette aven­ture, nous avons iden­ti­fié l’autorité com­mu­nale. Cette par­ti­ci­pa­tion a dépas­sé ce que nous ima­gi­nions. Le Col­loque s’est trans­for­mé en un espace hors du com­mun, où auto­ri­tés, asso­cia­tions de la dia­spo­ra, pro­jet Myriam du CPAS, groupes de béné­voles (beau­coup dans le deuil de la perte de digni­té humaine – sans papiers) de Cultu­re­ghem, et d’autres asso­cia­tions qui s’occupent des MENA à la Gare du Midi, se réunissent pour pré­sen­ter leurs actions quant au deuil migra­toire.».

 

Le public du fes­ti­val était divers, ras­sem­blant des enfants, des adultes, des acteurs venant d’associations et de com­munes autres que celle d’Anderlecht. Les liens entre les com­munes et les dif­fé­rents acteurs étaient excep­tion­nels lors de cette édition.

 

Pour l’ouverture du fes­ti­val, la com­mune et les asso­cia­tions ont choi­si de pré­sen­ter un acte avec un mélange de poème et de kora. Le hasard fai­sant bien les choses, la per­sonne jouant la kora vient du vil­lage de Mar­sas­soum avec lequel la com­mune d’Anderlecht est par­te­naire. « C’était vrai­ment impro­bable. Quelle est la pro­ba­bi­li­té que ce mon­sieur qui vient du Séné­gal, qui a émi­gré en Bel­gique, qui vit, depuis 10 ans en Wal­lo­nie, et se retrouve à Ander­lecht pile pour faire l’acte d’ouverture du fes­ti­val ?», ajoute Anaïs Marie.

 

Rober­to Romeo Lopez de l’ASBL Mix­ture s’est mon­tré très posi­tif concer­nant cette seconde édi­tion : « Pour cette deuxième Soi­rée du Ciné­ma Afri­cain, nous avons eu plus de monde que la pre­mière fois l’année der­nière. Nous pré­sen­tions le film qui a été réa­li­sé grâce au jume­lage de la com­mune d’Anderlecht et Mar­sas­soum au Séné­gal ». Rober­to Romeo Lopez affirme par ailleurs que c’est la com­mune d’Anderlecht qui a per­mis la réus­site de leur pro­jet et, s’en montre très reconnaissant.

 

« Ce me semble une expé­rience très enri­chis­sante, qui faci­lite des scé­na­rios pour décou­vrir l’autre, pour écou­ter l’autre dif­fé­rent de moi, ou qui me res­semble. Cela faci­lite les inter­ac­tions, les dia­logues, le contact.. Des connais­sances se tissent, des acteurs de dif­fé­rents hori­zons et des orga­ni­sa­tions s’intègrent. L’expérience pro­fes­sion­nelle de la dia­spo­ra dans le tra­vail asso­cia­tif est valo­ri­sée », détaille Leti­cia Reyes en se remé­mo­rant son expé­rience du fes­ti­val de la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale 2023.

 

Pers­pec­tive pour 2024

 

Si la thé­ma­tique géné­rale reste la même, le sujet spé­ci­fique va chan­ger, en fonc­tion de ce que décident la com­mune et les asso­cia­tions. La com­mune d’Anderlecht sou­haite aus­si mettre en avant ses dif­fé­rents par­te­naires euro­péens et séné­ga­lais, en les fai­sant venir au fes­ti­val afin de les mettre en avant. La com­mune veut se mon­trer ambi­tieuse : « C’est une ambi­tion à long terme, mais je pense que ça pour­rait être le moment, de faire des acti­vi­tés en com­mun, de les inclure dans les fes­ti­vi­tés », ajoute la char­gée de la cel­lule rela­tions inter­na­tio­nales et par­te­na­riats d’Anderlecht.

 

De plus, la com­mune a beau­coup échan­gé avec ses villes jume­lées au niveau euro­péen, que ce soit cultu­rel­le­ment ou spor­ti­ve­ment. Il y a un réel inté­rêt d’échanger sur ce qu’ils font et mettre en avant ces acteurs locaux, que ce soit à Londres (Ham­mers­mith & Ful­ham), à Ber­lin (Neukölln) etc. Les par­te­naires comme Mar­sas­soum au Séné­gal peuvent aus­si être inté­res­sés par le fes­ti­val et sou­hai­ter y avoir une place. Le thème glo­bal étant sur la migra­tion : échanges et influence, leur pré­sence serait tout à fait pertinente.

 

Le tra­vail de co-construc­tion entre les dif­fé­rents acteurs est la force de la plateforme.

« Ander­lecht reste ouvert à toute forme de col­la­bo­ra­tion, sans impo­ser de for­mat, à voir au fur et à mesure des conver­sa­tions ce qu’on va faire l’année pro­chaine », ter­mine Anaïs Marie avec optimisme.

Retour sur la formation « subsides belges » pour les responsables de la Solidarité internationale communaux

 

 

Le 21 juin 2022 s’est tenue la pre­mière for­ma­tion orga­ni­sée par Soli­ris à des­ti­na­tion des res­pon­sables de la Soli­da­ri­té inter­na­tio­nale. Celle-ci avait pour objec­tif d’aborder les dif­fé­rents pou­voirs sub­si­diants belges et la métho­do­lo­gie pour les aborder.

 

Si les com­munes sont sou­te­nues dans leurs pro­jets Sud (pro­gramme CIC), leurs pro­jets menés en Bel­gique ne béné­fi­cient pas d’un tel appui. Ain­si, cette for­ma­tion pré­sen­tait l’intérêt de :
  • Mettre en évi­dence et valo­ri­ser les pro­jets ECMS des communes ;
  • Abor­der les dif­fé­rentes sources de finan­ce­ment belges acces­sibles aux com­munes, ain­si que les pos­si­bi­li­tés pour les ASBL communales ;
  • Échan­ger sur les stra­té­gies et métho­do­lo­gies pour les obtenir ;
  • Par­ta­ger les bonnes pra­tiques en la matière.

 

Assu­rée par Char­lotte Van der Haert d’Axyom, la for­ma­tion a per­mis de faire remon­ter les  connais­sances et les expé­riences du public sous une forme par­ti­ci­pa­tive et flexible. A l’agenda :  les dif­fé­rentes sources de finan­ce­ment, l’i­den­ti­fi­ca­tion des bonnes pra­tiques et des points d’attention dans l’élaboration d’un pro­jet et d’une candidature.

 

En guise d’introduction à la séance,  un rap­pel et un moment de réflexion sur les notions de Soli­da­ri­té inter­na­tio­nale, d’Éducation à la Citoyen­ne­té mon­diale et soli­daire ou encore des Objec­tifs du Déve­lop­pe­ment durable ont été proposés.

 

Les par­ti­ci­pantes ont ensuite été invi­tées à échan­ger en sous-groupe sur le rôle et la plus-value des com­munes dans le tra­vail sur l’ECMS. Sur bases de leurs diverses expé­riences en la matière, les repré­sen­tantes de dif­fé­rentes com­munes ont ima­gi­né puis pré­sen­té en plé­nière des pro­jets d’é­du­ca­tion au déve­lop­pe­ment à financer.

 

 

Sophie Willau­mez, res­pon­sable des rela­tions bila­té­rales et de la coopé­ra­tion au déve­lop­pe­ment de Brus­sels Inter­na­tio­nal, a pré­sen­té aux par­ti­ci­pantes les appels à pro­jets annuels de l’institution. Elle a sou­li­gné l’intérêt que ces appels peuvent avoir comme source de cofi­nan­ce­ment pour les asso­cia­tions déjà sou­te­nues par les com­munes dans leur  ter­ri­toire, et pour les asbl communales.

La séance s’est conclue sur un moment de réflexion, inter­ro­ga­tions, échange sur la base pra­tique de l’appel à pro­jet WBI.

Au terme de cette for­ma­tion s’est déga­gée l’idée de l’élaboration d’une fiche pra­tique réfé­ren­çant les appels à pro­jets récur­rents, afin de répondre au besoin des com­munes de mieux iden­ti­fier les sources de finan­ce­ment, d’anticiper l’introduction d’une can­di­da­ture et d’optimiser l’élaboration d’une stra­té­gie dans cette optique.

Cette fiche sera bien­tôt dis­po­nible sur Soli​ris​.Brus​sels !

Vous trou­ve­rez aus­si un sup­port de pré­sen­ta­tion éten­du ici.