Lancement du Festival de la Solidarité d’Uccle 2025

Le 10 mars 2025, Uccle a inau­gu­ré son Fes­ti­val des Soli­da­ri­tés Inter­na­tio­nales. Pour cette édi­tion, la com­mune a choi­si de mettre à l’hon­neur la double (voire mul­tiple) culture à Bruxelles.

Cette soi­rée d’ou­ver­ture a mar­qué le début d’une série d’é­vé­ne­ments qui se tien­dront jus­qu’au 27 mars, visant à sen­si­bi­li­ser le public aux enjeux du mul­ti­cul­tu­ra­lisme et de la soli­da­ri­té internationale.

L’i­nau­gu­ra­tion a eu lieu au Centre Cultu­rel d’Uccle, où les visi­teurs ont pu décou­vrir deux expo­si­tions. La pre­mière, inti­tu­lée “Parle-moi Bruxelles”, est une ins­tal­la­tion par­ti­ci­pa­tive qui invite les visi­teurs à explo­rer et à célé­brer le mul­ti­lin­guisme carac­té­ris­tique de la capi­tale belge. Bruxelles, avec ses diver­si­tés cultu­relles et lin­guis­tiques, est un ter­rain de jeu idéal pour cette expo­si­tion inter­ac­tive. Les par­ti­ci­pants sont invi­tés à décou­vrir et par­ta­ger des expres­sions, tou­jours en lien avec une par­tie du corps humain, dans dif­fé­rentes langues par­lées dans la ville, créant ain­si une véri­table mosaïque de langues vivantes. La deuxième, “Double Culture à Uccle”, est un pro­jet pho­to­gra­phique réa­li­sé par Vir­gi­lio Mar­ti­ni, qui explore les par­cours des per­sonnes issues de cultures mul­tiples et leur inté­gra­tion dans la com­mune d’Uccle. L’ex­po­si­tion met en lumière les défis et les richesses de la double culture, offrant une vision nuan­cée des iden­ti­tés qui se croisent et se mêlent au sein de cette com­mune bruxelloise.

La soi­rée s’est clô­tu­rée par le spec­tacle de slam “Les cartes de ces jours” par l’artiste Nad­jad, accom­pa­gné du gui­ta­riste Nathan Col­son. La per­for­mance a été un moment fort, mêlant poé­sie, humour et réflexion sur les réa­li­tés des iden­ti­tés mul­tiples et des expé­riences bruxel­loises partagées.

Une soi­rée inau­gu­rale ins­pi­rante, qui ne repré­sente que le début d’un pro­gramme riche et varié. Nous vous invi­tons à décou­vrir et par­ti­ci­per aux évé­ne­ments à venir du fes­ti­val, qui pro­mettent des moments    de réflexion, de par­tage et de célé­bra­tion de la soli­da­ri­té internationale.

Pro­gramme complet

 

Quand la coopération internationale transforme les communautés : l’engagement de Molenbeek avec le Sénégal et le Maroc !

Dans une démarche de coopé­ra­tion inter­na­tio­nale, la com­mune de Molen­beek s’en­gage dans des par­te­na­riats inno­vants avec des villes du Séné­gal et du Maroc. À tra­vers des pro­jets ciblant le déve­lop­pe­ment éco­no­mique, la for­ma­tion pro­fes­sion­nelle et la par­ti­ci­pa­tion citoyenne, Molen­beek explore com­ment la col­la­bo­ra­tion peut trans­for­mer les com­mu­nau­tés et créer des liens durables au-delà des frontières.

 

Depuis plu­sieurs années, la com­mune de Molen­beek en Bel­gique col­la­bore acti­ve­ment avec des villes par­te­naires au Séné­gal et au Maroc dans le cadre du pro­gramme de coopé­ra­tion inter­na­tio­nale Com­mu­nale (CIC). Ce pro­gramme vise à ren­for­cer les par­te­na­riats entre les com­munes belges et les col­lec­ti­vi­tés locales des pays par­te­naires, sou­vent dans des contextes de déve­lop­pe­ment. Le pro­gramme est finan­cé par le gou­ver­ne­ment belge, prin­ci­pa­le­ment à tra­vers la Direc­tion géné­rale de la coopé­ra­tion au déve­lop­pe­ment (DGD), et sou­tient des pro­jets de coopé­ra­tion décen­tra­li­sée. Cette ini­tia­tive, sou­te­nue par le pro­gramme de Coopé­ra­tion Inter­na­tio­nale Com­mu­nale (CIC) mis en œuvre par l’association des villes et com­munes de Bruxelles (BRULOCALIS), met l’ac­cent sur le ren­for­ce­ment institutionnel.

Le par­te­na­riat Molen­beek – Mbour : des pro­jets axés sur le déve­lop­pe­ment éco­no­mique au Sénégal.
Avec la ville de Mbour au Séné­gal, la col­la­bo­ra­tion a com­men­cé dès 2007. Les publics cibles dans ce par­te­na­riat au Séné­gal sont les femmes, les jeunes et les per­sonnes en situa­tion de han­di­cap. Ain­si, les femmes béné­fi­cient d’un appui déci­sif grâce à la créa­tion d’une fédé­ra­tion pour les trans­for­ma­trices de pro­duits locaux, qui regroupe plus de 1000 adhé­rentes. Ce sou­tien a per­mis non seule­ment de valo­ri­ser leur savoir-faire, mais aus­si d’accéder à des mar­chés natio­naux et inter­na­tio­naux. Un fonds com­mu­nal de déve­lop­pe­ment local (ou micro­cré­dit) a éga­le­ment été mis en place de façon annuelle pour sou­te­nir les petites coopé­ra­tives appe­lées au Séné­gal grou­pe­ments d’intérêt éco­no­mique (GIE), avec un taux de rem­bour­se­ment impres­sion­nant de 90 %.
La jeu­nesse n’est pas en reste : des forums éco­no­miques annuels sont orga­ni­sés pour sen­si­bi­li­ser les jeunes aux oppor­tu­ni­tés pro­fes­sion­nelles dans des sec­teurs variés, tels que la pêche ou l’a­groa­li­men­taire, un centre de for­ma­tion en menui­se­rie et en arti­sa­nat est en cours d’aménagement pour leur offrir des pers­pec­tives d’emploi.  La res­tau­ra­tion éco­lo­gique de la lagune de Mbour ren­force le poten­tiel tou­ris­tique de la région en offrant aux habi­tants de la région un espace de loi­sirs et d’ac­ti­vi­tés aqua­tiques de même qu’une occa­sion de pro­fi­ter de cet espace natu­rel de manière durable.

Le par­te­na­riat Molen­beek – Mokris­set axé sur l’entreprenariat fémi­nin et la dyna­mi­sa­tion du sec­teur tou­ris­tique au Maroc.

Molen­beek et Mokris­set sont en par­te­na­riat depuis le 27 sep­tembre 2011 dans le cadre du pro­gramme de CIC. Dans cette col­la­bo­ra­tion, les actions se concentrent davan­tage sur le sou­tien aux femmes dans le sec­teur de l’artisanat et sur l’action sociale envers elles, les jeunes et les per­sonnes en situa­tion de han­di­cap. A titre d’exemple, l’importance de don­ner nais­sance en mai­son de mater­ni­té a pu être concré­ti­sé par un pro­jet de réno­va­tion d’un dis­pen­saire et par l’équipement de la mai­son de la mater­ni­té qui se trouve à Mokris­set. En outre, des for­ma­tions ont été orga­ni­sées pour les femmes de Mokris­set dans les domaines de la cou­ture et de la cui­sine et pour leur apprendre à se regrou­per en coopé­ra­tive. La mai­son de l’artisanat, issue d’une conven­tion entre Mokris­set et l’INDH (l’entraide natio­nale maro­caine) pro­pose des for­ma­tions en cou­ture et bro­de­rie pour les femmes, tout en inté­grant des crèches pour leur per­mettre de tra­vailler mal­gré les contraintes fami­liales avec pour objec­tif de leur faire atteindre une auto­no­mie financière.

A l’endroit des jeunes, des pleines de jeux ont été créées à Mokris­set et la biblio­thèque com­mu­nale réno­vée quelques années aupa­ra­vant ; un pro­jet gra­vite autour de ces ini­tia­tives qui consiste à amé­na­ger un espace autour de la biblio­thèque afin d’aboutir à un espace ouvert de lec­ture. Ensuite, un centre plu­ri­dis­ci­pli­naire a été mis en place à l’endroit des jeunes au sein de la com­mune pour leur per­mettre d’étudier dans un cadre propice.

Les ensei­gne­ments tirés des ate­liers Outils CAP

Des ate­liers autour de l’outil CAP (cocons­truire un outil de par­te­na­riat) ont été ini­tiés par la com­mune de Molen­beek pour se ques­tion­ner sur les par­te­na­riats en cours. Ain­si, ils ont mis en lumière l’importance de fixer des réunions men­suelles en ligne avec tous les par­te­naires pour garan­tir une trans­mis­sion effi­cace des infor­ma­tions. Ils ont éga­le­ment per­mis la créa­tion de fiches pério­diques pour un sui­vi suc­cinct des acti­vi­tés favo­ri­sant la trans­pa­rence des pro­jets. La néces­si­té de four­nir des docu­ments plus détaillés comme des rap­ports d’activités et des pho­tos y a été rele­vée afin de faci­li­ter la ges­tion et la visi­bi­li­té des pro­jets. Tous ces ensei­gne­ments auront un impact signi­fi­ca­tif dans l’atteinte des objec­tifs com­muns des partenaires.

Les défis des par­te­na­riats internationaux
Les par­te­na­riats entre Molen­beek et ses par­te­naires que sont Mbour et Mokris­set ne sont cepen­dant pas sans défis. L’une des dif­fi­cul­tés réside dans la com­mu­ni­ca­tion et la ges­tion admi­nis­tra­tive, notam­ment au Séné­gal, où le sui­vi des pro­jets néces­site une amé­lio­ra­tion de la docu­men­ta­tion et de l’é­change d’in­for­ma­tions. Bien que la situa­tion ait évo­lué grâce aux ate­liers, cela consti­tue quand même un défi pour un sui­vi pré­cis des pro­jets. De plus, le décès du coor­di­na­teur local séné­ga­lais, figure clé depuis l’entame du par­te­na­riat a été un coup dur pour l’équipe, impac­tant tem­po­rai­re­ment la conti­nui­té de cer­tains pro­jets. Concer­nant le Maroc, les pro­jets ont pris une telle dimen­sion (par­cours tou­ris­tique, mai­sons d’hôtes, etc) qu’ils intègrent doré­na­vant d’autres par­ties pre­nantes comme les citoyens et d’autres acteurs locaux ren­dant la coor­di­na­tion plus complexe.

Enri­chir Molen­beek grâce à l’expertise « Sud »
Ces par­te­na­riats ne se résument pas uni­que­ment à un trans­fert de com­pé­tences de Molen­beek vers ses par­te­naires. Au contraire, les échanges vont dans les deux sens. La com­mune belge tire des ensei­gne­ments pré­cieux et enri­chis­sants des méthodes de tra­vail et des pra­tiques citoyennes obser­vées au Séné­gal et au Maroc. Par exemple, la fis­ca­li­té par­ti­ci­pa­tive et les conseils de quar­tier de même que la pépi­nière com­mu­nale obser­vés au Séné­gal ins­pirent des réflexions sur la gou­ver­nance locale à Molen­beek. L’expertise du « sud » est donc valo­ri­sée dans ces partenariats.

Les col­la­bo­ra­tions de Molen­beek avec le Séné­gal et le Maroc témoignent de l’im­pact posi­tif que peuvent avoir des par­te­na­riats bien ancrés et réflé­chis. Ces pro­jets dépassent les fron­tières pour appor­ter des solu­tions concrètes aux défis locaux, tout en ren­for­çant les com­pé­tences des deux côtés. Avec de nou­veaux pro­jets en ges­ta­tion, une volon­té de pour­suivre ces ini­tia­tives sur de nou­velles thé­ma­tiques comme l’environnement, le ren­for­ce­ment de la logis­tique et de la trans­pa­rence, des pro­jets hors pro­gramme, ces par­te­na­riats pro­mettent de contri­buer à un ave­nir plus équi­table et durable pour toutes les par­ties. Par consé­quent, la suite de ces par­te­na­riats s’adaptera à de nou­velles prio­ri­tés et aux besoins des com­mu­nau­tés locales.

La Semaine Européenne de la Démocratie Locale 2024 : une démocratie locale inclusive à Jette !

La Semaine euro­péenne de la démo­cra­tie locale (SEDL) mobi­lise la com­mune de Jette depuis quelques années pour sen­si­bi­li­ser à la soli­da­ri­té, aux droits humains et à la cohé­sion sociale. L’édition 2024, riche en acti­vi­tés et en col­la­bo­ra­tions, invite la com­mu­nau­té à se ras­sem­bler autour de ceux qui vivent en marge de la démo­cra­tie et à se mobi­li­ser contre les injus­tices. Ain­si, Jette sou­hai­te­rait s’engager acti­ve­ment à créer un ter­ri­toire durable et inclu­sif, avec une par­ti­ci­pa­tion citoyenne plus impor­tante comme moteur de changement.

Depuis 2010, la com­mune de Jette par­ti­cipe à la Semaine Euro­péenne de la Démo­cra­tie Locale (SEDL), une ini­tia­tive qui réunit les col­lec­ti­vi­tés euro­péennes autour des valeurs démo­cra­tiques et des actions de soli­da­ri­té. À Jette, la SEDL est actuel­le­ment bien plus qu’un simple évé­ne­ment : elle incarne un enga­ge­ment pro­fond pour don­ner la parole aux per­sonnes en situa­tion de pré­ca­ri­té et pour ren­for­cer les liens sociaux. L’édition 2024 dont la thé­ma­tique est : « Com­mu­nau­tés locales : pla­cer la rési­lience démo­cra­tique au pre­mier plan », s’articule autour des actions locales visant à ren­for­cer la rési­lience démo­cra­tique des com­munes et à accroitre la pro­tec­tion des citoyens, en cohé­rence avec l’Objectif de Déve­lop­pe­ment Durable (ODD) 11 des Nations Unies.

L’implication crois­sante de la com­mune de Jette dans la SEDL.

En 2015, l’engagement de la com­mune de Jette dans la SEDL, aux côtés de Saint-Josse, Bruxelles et Etter­beek et des nom­breuses asso­cia­tions de soli­da­ri­té inter­na­tio­nales sous la coor­di­na­tion de l’association des villes et com­munes de Bruxelles (BRULOCALIS) a fait émer­ger le besoin d’une coor­di­na­tion régio­nale de la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale. Depuis, la par­ti­ci­pa­tion de Jette s’est ancrée dans une dyna­mique de ren­for­ce­ment des valeurs com­mu­nau­taires et de sou­tien aux ini­tia­tives locales. Chaque édi­tion de la SEDL est pen­sée dans le but de faire avan­cer ces enjeux, en lien avec les ODD.

Une trans­ver­sa­li­té pour une cohé­sion ren­for­cée au sein de la com­mune de Jette.

Le suc­cès de la SEDL à Jette repose sur une approche trans­ver­sale, mobi­li­sant des ser­vices com­mu­naux, le sec­teur asso­cia­tif et la par­ti­ci­pa­tion citoyenne. La SEDL est donc un point com­mun entre ces dif­fé­rents sec­teurs, per­met­tant d’élaborer un pro­gramme qui met en lumière les besoins des citoyens et qui donne du sens aux actions col­lec­tives. Le pro­gramme prend en compte des ini­tia­tives inclu­sives visant à faire par­ti­ci­per les per­sonnes en situa­tion de pré­ca­ri­té et à sen­si­bi­li­ser le public aux enjeux de l’exclusion sociale. À tra­vers cette trans­ver­sa­li­té, la SEDL réus­sit à réunir ser­vices sociaux, struc­tures de sou­tien aux migrants et ini­tia­tives cultu­relles pour abor­der les défis locaux sous de mul­tiples pers­pec­tives comme le loge­ment à Bruxelles, l’accès à l’alimentation, aux soins de san­té, ou encore l’accès à l’aide sociale. Cepen­dant, cette trans­ver­sa­li­té risque de deve­nir un défi sans une vision poli­tique com­mune et un rem­pla­ce­ment des postes vacants au sein de l’administration ; ce qui pour­rait limi­ter l’impact des ini­tia­tives pour l’instauration d’une démo­cra­tie locale inclu­sive et durable.

La SEDL 2024 à Jette : un élan de soli­da­ri­té pour les plus vulnérables !

Le thème cen­tral de la SEDL 2024 était : “À l’écoute de celles et ceux qui vivent à l’ombre de la démo­cra­tie”. Ce thème illustre par­fai­te­ment la néces­si­té urgente de l’engagement envers les per­sonnes mar­gi­na­li­sées. Face aux pro­blé­ma­tiques comme le sans-abrisme ou encore la pola­ri­sa­tion crois­sante de la socié­té (racisme struc­tu­rel et dis­cours de haine qui émergent sur le monde occi­den­tal), cette édi­tion 2024 vise à mobi­li­ser la com­mu­nau­té pour don­ner une voix aux per­sonnes les plus vul­né­rables. Le pro­gramme est struc­tu­ré autour de deux axes prin­ci­paux à savoir don­ner d’une part la parole aux per­sonnes en situa­tion de grande pré­ca­ri­té afin qu’elles puissent faire part de leurs expé­riences en tant que deman­deurs d’asile en Bel­gique et expri­mer leurs besoins dans un envi­ron­ne­ment par­ti­ci­pa­tif et sen­si­bi­li­ser d’autre part la com­mu­nau­té aux réa­li­tés de l’exclusion sociale par le biais d’activités édu­ca­tives et culturelles.

Le choix des thé­ma­tiques et des acti­vi­tés (expo­si­tions, spec­tacles, forum ouvert, ren­contres-débats, créa­tion artis­tique, recueil de témoi­gnages, etc) est le fruit de col­la­bo­ra­tions étroites avec des asso­cia­tions locales comme Res­to­Jet, la com­pa­gnie Transe-en-danse ou encore l’ASBL PLOEF et divers ser­vices de la com­mune, dans une volon­té de créer un élan de soli­da­ri­té et d’ouverture.

Temps forts de la SEDL et levier pour la réa­li­sa­tion de l’ODD 11 

Les temps forts de l’édition 2024 ont été mar­qués par des moments de réflexion col­lec­tive sous forme d’atelier et de forum ouvert. En effet, l’atelier du 26 octobre 2024 pro­po­sé et ani­mé par l’ASBL PLOEF a per­mis d’aborder la ques­tion du sans-abrisme tout en sol­li­ci­tant les valeurs de chacun·e qui per­met­tront de pro­gres­ser ensemble vers une vision com­mune diver­si­fiée. De plus, le forum ouvert du 28 octobre 2024 a per­mis d’entendre le récit des per­sonnes pré­ca­ri­sées qui chaque jour sont confron­tées aux impasses et aux obs­tacles qui jalonnent le par­cours d’accès aux soins, au loge­ment, à l’alimentation et à l’aide sociale. Ces deux moments ont per­mis de poser les bases d’une avan­cée vers une socié­té plus inclu­sive. Dans la pers­pec­tive de réa­li­ser l’Objectif de Déve­lop­pe­ment Durable 11 (ODD 11), qui pro­meut des villes et com­mu­nau­tés durables : plu­sieurs pistes ont été for­mu­lées telles que la créa­tion d’une cara­vane d’information cir­cu­lant dans dif­fé­rents lieux de la com­mune, la créa­tion d’un centre d’hébergement d’urgence, l’amélioration et la déstig­ma­ti­sa­tion de l’accueil avec un pro­jet de théâtre-action comme outil de sen­si­bi­li­sa­tion et d’en­ga­ge­ment. Il faut noter que le pro­jet de théâtre-action est une sug­ges­tion issue du forum ouvert. En per­met­tant aux citoyens de tous hori­zons de s’exprimer sur les ques­tions sociales et de prendre part acti­ve­ment à la vie de leur com­mune, le théâtre-action aide­rait à faire de Jette un lieu d’inclusion et de soli­da­ri­té. Ce fut le cas du spec­tacle de théâtre Marion­nettes « Who we are » du 16 octobre 2024 ini­tié par la com­pa­gnie Transe-en-danse qui met­tait en scène des artistes d’Afrique Sub­sa­ha­rienne et de Pales­tine, deman­deurs d’asile en Bel­gique et qui a faci­li­té l’imagination avec beau­té, géné­ro­si­té et digni­té d’une socié­té plus juste, inclu­sive et solidaire.

Cet art par­ti­ci­pa­tif offre aux per­sonnes les plus vul­né­rables une scène pour faire part de leurs défis et de leurs espoirs, sen­si­bi­li­sant par la même occa­sion la com­mu­nau­té à l’importance de la cohé­sion sociale et aux consé­quences de l’ex­clu­sion. En inves­tis­sant dans des ini­tia­tives comme le théâtre-action, la com­mune de Jette ferait un pas de plus vers une réa­li­sa­tion tan­gible et durable des objec­tifs de la SEDL et de l’ODD 11.

Jette : une com­mune enga­gée pour un ave­nir soli­daire et inclusif !

L’é­di­tion 2024 de la SEDL démontre l’impact que peuvent avoir les ini­tia­tives locales sur la cohé­sion et la jus­tice sociale. Le groupe de tra­vail SEDL pour­sui­vra pro­chai­ne­ment ses acti­vi­tés en for­mu­lant des recom­man­da­tions concrètes pour les nou­veaux déci­deurs locaux. Néan­moins, la col­la­bo­ra­tion entre les ser­vices com­mu­naux et les asso­cia­tions locales res­te­ra indis­pen­sable pour ren­for­cer le lien social et faire face aux défis qui touchent la com­mune en vue de sti­mu­ler une démo­cra­tie plus inclusive.

 

 

La SEDL à Jette consti­tue une démarche enga­gée pour construire un len­de­main plus juste en don­nant la parole aux per­sonnes vul­né­rables. Ain­si, grâce à des ini­tia­tives comme le théâtre-action, la com­mune de Jette confirme sa volon­té de sen­si­bi­li­ser, d’engager et de trans­for­mer la socié­té en vue de sur­mon­ter les défis de l’exclusion sociale. Enfin, l’édition 2024 illustre cette démarche de soli­da­ri­té et de par­ti­ci­pa­tion tout en rap­pe­lant que chacun·e peut œuvrer à éri­ger des villes plus inclu­sives et plus solidaires.

Le soutien de la commune de Saint Josse à la Fondation « Daughters for Life » !

La com­mune de Saint-Josse-Ten-Noode a cette année décer­né la citoyen­ne­té d’honneur au Dr. Izzel­din Abue­laish, pré­sident et fon­da­teur de la fon­da­tion « Daugh­ters for life ». Fon­dée en 2010 au Cana­da, en mémoire de ses filles et de sa nièce dis­pa­rues, cette orga­ni­sa­tion œuvre pour l’éducation de jeunes filles du Moyen-Orient en situa­tion de pré­ca­ri­té en leur offrant des bourses uni­ver­si­taires et un accom­pa­gne­ment com­plet. C’est dans cette optique de soli­da­ri­té inter­na­tio­nale que la com­mune de Saint-Josse a orga­ni­sé le 26 octobre 2024, une céré­mo­nie à l’hon­neur des étu­diantes béné­fi­ciant de ce pro­gramme en Bel­gique et qui ont réus­si leur master.

La fon­da­tion « Daugh­ters for Life » (DFL) est née du cou­rage et de la rési­lience du Dr. Izzel­din Abue­laish, qui l’a créé suite à la perte tra­gique de trois de ses filles et de sa nièce lors d’un bom­bar­de­ment dans la bande de Gaza. Ce drame per­son­nel a ins­pi­ré la créa­tion de cette fon­da­tion dédiée à offrir des oppor­tu­ni­tés d’éducation aux jeunes filles issues de milieux pré­caires, avec une atten­tion par­ti­cu­lière aux étu­diantes pales­ti­niennes, sou­vent confron­tées à des contextes socio-éco­no­miques dif­fi­ciles. Avec l’objectif de créer une branche en Europe pour élar­gir son champ d’action, DFL a trou­vé en Bel­gique et plus spé­ci­fi­que­ment à Saint-Josse une base solide pour ses initiatives.

Ren­contres pré­li­mi­naires entre Saint-Josse et le doc­teur Abuelaish.

La pre­mière ren­contre entre la com­mune et le doc­teur Abue­laish a eu lieu en 2017 par une volon­té de créer une branche de DFL en Europe. La seconde ren­contre a eu lieu en 2019 et avait pour objec­tif de sen­si­bi­li­ser le public belge au quo­ti­dien vécu par les Pales­ti­niens. Ce vécu a pu être par­ta­gé à tra­vers le témoi­gnage du doc­teur, un par­ti­san de la paix et du dia­logue mal­gré la perte de trois de ses filles et de sa nièce lors de l’offensive « Plomb dur­ci » menée par l’armée israé­lienne sur Gaza en 2009. C’est au cours de cette seconde ren­contre que s’est concré­ti­sée l’idée de la créa­tion d’un siège natio­nal de la fon­da­tion en Bel­gique et par­ti­cu­liè­re­ment sur le ter­ri­toire de la com­mune de Saint-Josse. Ain­si, la com­mune de Saint-Josse et la fon­da­tion « Daugh­ters for Life » unissent leurs forces autour d’une mis­sion com­mune : sou­te­nir l’accès à l’éducation pour de jeunes pales­ti­niennes et encou­ra­ger l’implication popu­laire pour des causes huma­ni­taires. Ce par­te­na­riat trouve écho dans la vision huma­ni­taire de la com­mune, deve­nue un point d’ancrage pour la fon­da­tion en Europe. Ensemble, la fon­da­tion et la com­mune mettent en place des actions de sen­si­bi­li­sa­tion et de sou­tien édu­ca­tif qui incarnent les valeurs de soli­da­ri­té et d’inclusion de la com­mune. « Le bourg­mestre, M. Emir Kir, et son équipe, ain­si que les membres de la com­mu­nau­té et Kha­lid ont été d’un grand sou­tien et d’une grande géné­ro­si­té dès le pre­mier jour de l’é­ta­blis­se­ment de la fon­da­tion en Europe. », affirme le Dr Abue­laish. Mon­sieur Kha­lid CHAREF est Res­pon­sable du Dépar­te­ment Rela­tions inter­na­tio­nales & Coopé­ra­tion à la Com­mune de Saint-Josse. Mon­sieur Kha­lid CHAREF est Res­pon­sable du Dépar­te­ment Rela­tions inter­na­tio­nales et Coopé­ra­tion à la Com­mune de Saint-Josse. La branche Europe de « Daugh­ters for life » a vu le jour en novembre 2021.

La com­mune de Saint-Josse, un havre pour « Daugh­ters for Life ».

Depuis 2021, Saint-Josse s’est impli­quée acti­ve­ment dans l’accompagnement de DFL, en met­tant à la dis­po­si­tion de la fon­da­tion des locaux et des équi­pe­ments. L’administration com­mu­nale assure éga­le­ment un sou­tien logis­tique qui per­met à la fon­da­tion de mul­ti­plier ses actions et d’étendre ses pro­jets en Bel­gique et en Europe. Les pro­pos du Dr confirment d’ailleurs le sou­tien de la com­mune à la fon­da­tion : « Ils ont sou­te­nu Daugh­ters for Life finan­ciè­re­ment, logis­ti­que­ment et en orga­ni­sant des évé­ne­ments de bien­ve­nue pour nos bour­siers et nos acti­vi­tés. ».  La com­mune a pro­cé­dé à des accords for­mels : en 2015, elle adhère au Réseau des Auto­ri­tés locales belges pour la Pales­tine puis signe en 2017 un Pro­to­cole de col­la­bo­ra­tion avec la ville d’Al Aiza­ria. De plus, en 2018, une délé­ga­tion com­po­sée du Bourg­mestre, d’autorités poli­tiques, de fonc­tion­naires et de la socié­té civile se sont ren­dus en Pales­tine pour faire ren­con­trer les par­te­naires de la Com­mune et le monde asso­cia­tif local et pour assu­rer la dis­tri­bu­tion des fonds récol­tés pen­dant les dif­fé­rentes acti­vi­tés orga­ni­sées par la Com­mune. Cette même année, des finan­ce­ments de pro­jets ont eu lieu dans le cadre de la sub­ven­tion du Gou­ver­ne­ment Fla­mand (pro­gramme de coopé­ra­tion fla­mand). En 2020, une aide sani­taire a été envoyée par la Com­mune à un de ses par­te­naires de la muni­ci­pa­li­té d’Al Aiza­ria tou­ché par la crise sani­taire liée au Covid 19. Ensuite, en 2022, un sub­side a été octroyé et des dons de maté­riel infor­ma­tique ont été faits au pro­fit de la fon­da­tion. Les auto­ri­tés de la com­mune ont éga­le­ment pu ren­con­trer les auto­ri­tés locales d’Al Aiza­ria en vue de l’inauguration de la salle de sport muni­ci­pale réno­vée et équi­pée grâce à un sub­side com­mu­nal. En 2023, la fon­da­tion a reçu un autre sub­side de la com­mune. Un centre de don pour Gaza a été ouvert du 29 avril au 18 mai de cette année en vue de faci­li­ter la col­lecte des dons, la dis­tri­bu­tion équi­table des res­sources et maxi­mi­ser l’impact des dons auprès des ONG et asso­cia­tions locales. En 2024, dans le cadre du par­te­na­riat entre Saint-Josse et la Pales­tine, la com­mune s’est mobi­li­sée à tra­vers un repas soli­daire dont les béné­fices seront rever­sés à la fon­da­tion « Daugh­ters for life Europe » pour sou­te­nir la popu­la­tion civile de Gaza qui vit des moments ter­ribles. Le sou­tien de la popu­la­tion est ren­for­cé par des évé­ne­ments popu­laires orga­ni­sés autour des thèmes por­tés par la fon­da­tion, per­met­tant de sen­si­bi­li­ser davan­tage les habi­tants aux causes huma­ni­taires et de ren­for­cer l’adhésion locale.

Des bourses sur mesure pour un len­de­main prometteur.

La fon­da­tion DFL four­nit des bourses uni­ver­si­taires cou­vrant l’intégralité des frais d’études, de loge­ment et de sub­sis­tance pour les jeunes filles en dif­fi­cul­té ori­gi­naires du Moyen-Orient. Pour être sélec­tion­nées, les béné­fi­ciaires doivent être accep­tées par une uni­ver­si­té et répondre aux cri­tères aca­dé­miques requis. Ce pro­gramme, qui intègre actuel­le­ment des étu­diantes de pays comme la Pales­tine, le Maroc ou encore la Syrie, vise à sou­te­nir celles qui, sans cette aide, n’auraient pas les moyens de pour­suivre leurs études uni­ver­si­taires. Le taux de réus­site impres­sion­nant de 100 % par­mi les béné­fi­ciaires atteste de l’impact du pro­gramme et du soin por­té à la sélec­tion et à l’accompagnement de chaque étudiante.

Retour sur la céré­mo­nie du 26 octobre 2024 : Témoi­gnages et résilience.

Les étu­diantes béné­fi­ciaires de DFL par­tagent des par­cours mar­qués par des défis, mais aus­si par une déter­mi­na­tion sans faille. Ain­si, ce 26 octobre 2024, a eu lieu au sein de l’Administration Com­mu­nale de Saint-Josse-ten-Noode une récep­tion en l’honneur des bour­sières diplô­mées de « Daugh­ters for life » en Bel­gique. Etaient pré­sents à cette céré­mo­nie le Dr Abue­laish, le Pre­mier-conseiller de l’Ambassadeur de Pales­tine, le Bourg­mestre de la Com­mune et le public. Toutes les bour­sières ont témoi­gné de la recon­nais­sance et des remer­cie­ments envers la fon­da­tion et envers les uni­ver­si­tés qui les ont sélec­tion­nées. Cepen­dant, une jeune étu­diante ori­gi­naire de Gaza était par­ti­cu­liè­re­ment émue car, ayant per­du plu­sieurs membres de sa famille, elle est par­ve­nue à quit­ter son pays grâce à l’aide de DFL et de l’Université de Gand qui lui ont obte­nu un visa assez rapi­de­ment. Ce type d’histoire de rési­lience et de suc­cès repré­sente la vision du Dr. Abue­laish : trans­for­mer le deuil en force et l’adversité en oppor­tu­ni­té. Lors de la céré­mo­nie, le Dr. Abue­laish a encou­ra­gé les étu­diantes à tendre la main à d’autres étu­diantes dans le besoin, pro­pa­geant ain­si la vision de DFL d’une chaîne d’entraide soli­daire pour les années à venir. Ce fut un des moments forts de la céré­mo­nie. L’implication de la com­mune de Saint-Josse dans les acti­vi­tés de « Daugh­ters for Life » est très impor­tante pour le Dr. Abue­laish qui l’explique par ses pro­pos : « Ce type de col­la­bo­ra­tion est essen­tiel et vital pour mon­trer la soli­da­ri­té. Lorsque nous nous unis­sons, nous fai­sons bou­ger les choses et nous ren­dons notre monde meilleur pour tous. Je remer­cie tous les membres de la com­mune de Saint-Josse, en par­ti­cu­lier le maire Emir Kir, Dorah, Kha­lid et toute l’é­quipe. La com­mune de Saint Josse est tou­jours prête à don­ner à Daugh­ters for Life car elle croit en la mis­sion et la vision de Daugh­ters for Life. J’en­cou­rage toutes les autres com­munes à suivre les pas de Saint-Josse. ». La jour­née s’est conclue par un buf­fet offrant un espace cha­leu­reux et convi­vial pour les échanges entre les invi­tés et les étu­diantes diplô­mées, mar­quant un moment rem­pli de soli­da­ri­té et de partage.

Trois leçons sont à tirer de cette céré­mo­nie. Toutes les per­sonnes et tous les orga­nismes qui ont contri­bué aux bourses d’études ont été mis devant le fait accom­pli décou­vrant les filles diplô­mées grâce à leur sou­tien. La fon­da­tion est désor­mais un repère et un refuge pour ces étu­diantes dési­reuses de pour­suivre leurs études. A moyen et long terme, il faut encore plus de bourses uni­ver­si­taires afin d’aider d’autres étu­diantes du Moyen-Orient dans la pour­suite de leurs études.

Vers un centre euro­péen « Daugh­ters for life » à Saint-Josse : un pro­jet ambi­tieux pour l’avenir.

Alors que Saint-Josse et DFL pour­suivent leurs efforts, la com­mune envi­sage de faire de Saint-Josse un centre euro­péen pour la fon­da­tion. Les rai­sons prin­ci­pales sont que Saint-Josse est une terre d’accueil, un car­re­four de natio­na­li­tés et de cultures et que les ini­tia­tives des deux enti­tés favo­risent l’adhésion popu­laire, avec une par­ti­ci­pa­tion régu­lière de citoyens et d’associations locales. De ce fait, les échanges et les col­la­bo­ra­tions avec d’autres uni­ver­si­tés et d’autres ins­ti­tu­tions belges seront pos­sible. De plus, la fon­da­tion est sou­te­nue par un conseil d’administration consti­tué de per­son­na­li­tés influentes, appor­tant un poids sym­bo­lique et opé­ra­tion­nel à la fon­da­tion. Ce pro­jet à long terme s’appuie sur une volon­té com­mune de rendre pérenne le sou­tien édu­ca­tif et huma­ni­taire ini­tié par le Dr. Abue­laish. Son livre inti­tu­lé : « I Shall not hate » qui traite de la récon­ci­lia­tion israé­lo-pales­ti­nienne sera mis à dis­po­si­tion de tous·tes dans les biblio­thèques de Saint-Josse, Schaer­beek et dans les associations.

 

L’alliance entre la com­mune de Saint-Josse-ten-Noode et la fon­da­tion « Daugh­ters for Life » est le résul­tat d’une vision par­ta­gée de l’humanité et de l’inclusion. Ce par­te­na­riat démontre que même les plus petites com­mu­nau­tés peuvent avoir un impact glo­bal en sou­te­nant des pro­jets à forte dimen­sion sociale. Les his­toires de réus­site des jeunes béné­fi­ciaires montrent com­ment, avec un peu de sou­tien et beau­coup de déter­mi­na­tion, l’éducation peut deve­nir un outil puis­sant pour trans­for­mer des vies. Plus qu’un simple pro­gramme de bourses, la fon­da­tion et la com­mune illus­trent que la soli­da­ri­té et l’engagement citoyen peuvent fran­chir les fron­tières et ouvrir des pers­pec­tives nou­velles pour les géné­ra­tions futures.

Un témoignage de solidarité : Le festival d’Uccle au service des droits des enfants

« On n’en parle jamais assez », Gior­gia Boldrini.

Depuis 2019, Uccle a su se démar­quer par son enga­ge­ment inébran­lable envers la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale à tra­vers l’organisation de fes­ti­vals annuels. Chaque fes­ti­val est conçu pour mettre en lumière dif­fé­rentes thé­ma­tiques clés dans le domaine de la soli­da­ri­té mon­diale. Gior­gia Bol­dri­ni, char­gée de la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale et des affaires euro­péennes de la com­mune d’Uccle, nous livre un témoi­gnage poi­gnant sur le par­cours de ce fes­ti­val qui, en 2024, a choi­si de foca­li­ser ses efforts sur les droits des enfants.

Le fes­ti­val, qui a pris son essor en 2019, a com­men­cé avec une durée modeste d’un à deux jours, sans thé­ma­tique par­ti­cu­lière, cen­trant sim­ple­ment ses acti­vi­tés sur le thème géné­ral de la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale. C’est en 2020 que la vision du fes­ti­val a pris une direc­tion plus pré­cise avec le thème de la déco­lo­ni­sa­tion et de l’im­mi­gra­tion. L’objectif était de rendre visibles les asso­cia­tions tra­vaillant toute l’an­née sur ces ques­tions, en offrant ain­si une sorte de ser­vice public essen­tiel à tra­vers diverses acti­vi­tés inter­ac­tives et informatives.

En 2023, le choix s’est por­té sur les réfu­giés en hom­mage aux nom­breux réfu­giés ukrai­niens, mar­quant une année dédiée à la sen­si­bi­li­sa­tion et au sup­port des popu­la­tions dépla­cées par les conflits. Cette édi­tion, inti­tu­lée “D’Uccle et d’ailleurs”, a mis en lumière des témoi­gnages poi­gnants et des œuvres signi­fi­ca­tives. Une expo­si­tion de pho­to­gra­phies, réa­li­sée par les jeunes du Centre Mena de la Croix Rouge de Bel­gique d’Uccle et enca­drée par la pho­to­graphe Johan­na de Tes­sières, a été par­ti­cu­liè­re­ment remar­quée. Ces jeunes, à tra­vers leurs cli­chés pris dans leur quar­tier autour de la place de St-Job, ont su cap­tu­rer et par­ta­ger leur vision unique de leur envi­ron­ne­ment. L’é­quipe du centre MENA a éga­le­ment conçu un par­cours péda­go­gique ouvert au public et aux écoles, visant à confron­ter nos repré­sen­ta­tions sur les migra­tions et les migrant·es à des infor­ma­tions thé­ma­tiques pré­cises. Cette ini­tia­tive avait pour objec­tif de per­mettre aux plus jeunes de com­prendre les réa­li­tés com­plexes des réfugié·es, à tra­vers une immer­sion édu­ca­tive et inter­ac­tive. L’an­née 2024 marque un tour­nant avec le choix de se concen­trer sur les droits des enfants. Ce choix est né d’une dis­cus­sion au sein du conseil consul­ta­tif, d’où une pro­po­si­tion ini­tiale de trai­ter les droits humains de manière glo­bale. Cepen­dant, se concen­trer sur un type de droit humain, en l’occurrence les droits de l’enfant, sem­blait plus per­cu­tant et per­ti­nent. Le ser­vice de la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale a éla­bo­ré des acti­vi­tés riches et variées autour de cette thématique.

Le pro­gramme du fes­ti­val inclut une expo­si­tion prin­ci­pale au Centre Cultu­rel d’Uccle explo­rant les droits de l’enfant sous le prisme de la ques­tion du tra­vail enfan­tin dans le monde (cf Geo­po­lis) et les illus­tra­tions vibrantes d’Anna Wan­da Gogu­sey, et une expo­si­tion pho­to­gra­phique en plein air sur la situa­tion des MENA à Calais. Les enfants, les écoles et les familles ont eu l’occasion de s’immerger dans des dis­cus­sions ani­mées et des ate­liers pro­po­sés par Amnes­ty Inter­na­tio­nal et le CNAPD pen­dant la durée du fes­ti­val. Inclu dans la pro­gram­ma­tion grâce à la contri­bu­tion du CCSI, le film “Les che­mins de l’é­cole” de Pas­cal Plis­son, pro­je­té le 20 mars, a per­mis au public de com­prendre les chal­lenges quo­ti­diens aux­quels les enfants à tra­vers le monde font face sim­ple­ment pour accé­der à l’éducation.

Selon Madame Bol­dri­ni, par­mi les évé­ne­ments mar­quants, l’i­nau­gu­ra­tion a brillé par la pré­sence de spea­kers variés venant du milieu de la défense des droits de l’enfant en Bel­gique et dans le monde, comme le Délé­gué Géné­ral aux droits de l’enfant, l’expert sur les droits de l’enfant d’Amnesty Bel­gique et le réa­li­sa­teur belge Marc-Hen­ri Wajn­berg, atti­rant une grande audience de par­ti­ci­pants moti­vés et enga­gés. La CIE “La Com­pa­gnie qui Pétille” a éga­le­ment ajou­té une touche unique au fes­ti­val avec leur spec­tacle d’improvisation “Espoir!” qui, à tra­vers des scènes impro­vi­sées, abor­dait les droits des enfants avec humour, émo­tion et engagement.

Alors que le fes­ti­val se tourne vers 2025, les orga­ni­sa­teurs montrent déjà un engoue­ment pour la thé­ma­tique de la double culture. Ce choix se pro­file comme une oppor­tu­ni­té d’explorer et d’apprécier les richesses cultu­relles des habitant·es d’Uccle et des participant·es internationaux·ales. À tra­vers cette nou­velle thé­ma­tique, le fes­ti­val conti­nue­ra de tis­ser des liens, d’informer et d’inspirer, ral­liant encore plus d’adeptes autour des valeurs de soli­da­ri­té et de droits humains.

Retour sur la soirée de lancement de la Quinzaine de la solidarité internationale 2024 de la Ville de Bruxelles

Mer­cre­di 25 sep­tembre se tenait la soi­rée de lan­ce­ment de la Quin­zaine de la Soli­da­ri­té Inter­na­tio­nale de la Ville de Bruxelles. Après un mot d’ouverture par l’Echevin à la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale, s’est tenue une table ronde sur la thé­ma­tique de la Quin­zaine de cette année : la construc­tion de la paix. Thème très actuel au vu des conflits qui font rage autour de nous et sur les­quels il est impos­sible de fer­mer les yeux. Bruxelles est une ville qui ras­semble une mul­ti­tude de cultures, elle ne peut donc pas y res­ter indif­fé­rente et doit être actrice de la paix, de la soli­da­ri­té et de la justice.

 

Deux intervenant·es étaient présent·es à la table ronde : Colette Brae­ck­man, jour­na­liste spé­cia­li­sée dans l’Afrique cen­trale qui a bien connu le Rwan­da pré et post géno­cide et Ser­gio Jara­mil­lo Caro, diplo­mate colom­bien qui a par­ti­ci­pé aux négo­cia­tions entre les Forces armées révo­lu­tion­naires de Colom­bie et le gou­ver­ne­ment colombien.

Dans leurs dis­cours, les deux se rejoignent sur le temps néces­saire à la construc­tion d’une paix durable, de prendre toutes les dimen­sions en compte avant de signer des accords. Elle doit aus­si se faire en lais­sant la place aux voix des vic­times et en leur per­met­tant de recon­naître et de condam­ner leurs bour­reaux. Si le pro­ces­sus est mal mené, les conflits risquent de refaire sur­face plus tard et ailleurs.

Dans leurs dis­cours, les intervenant·es insistent sur le fait que les citoyen·nes d’Occident doivent conti­nuer à par­ler des conflits actuels, même ceux dont la presse ne parle pas, et sur l’importance de ne pas s’habituer aux hor­reurs qui ont lieu ailleurs et lais­ser les mobi­li­sa­tions s’épuiser.

 

La Quin­zaine de la Soli­da­ri­té Inter­na­tio­nale est un évé­ne­ment annuel orga­ni­sé par la Ville de Bruxelles. Au cours de ces deux semaines, la thé­ma­tique choi­sie est déve­lop­pée à tra­vers un pro­gramme de débats, films, spec­tacles, expo­si­tions, etc. Le but est de sen­si­bi­li­ser la popu­la­tion bruxel­loise à la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale, elle est orga­ni­sée par la cel­lule Soli­da­ri­té Inter­na­tio­nale de la com­mune en col­la­bo­ra­tion en col­la­bo­ra­tion avec le sec­teur associatif.

 

Plus d’informations sur le pro­gramme de cette année, qui se déroule du 25 sep­tembre au same­di 12 octobre , via ce lien : https://​quin​zai​ne​so​li​da​rite​.bruxelles​.be/​a​c​t​i​v​i​tes.

Saint-Gilles et Berkane : une collaboration fructueuse depuis plus de 10 ans

En 2007, la com­mune de Saint-Gilles démarre un par­te­na­riat en coopé­ra­tion inter­na­tio­nale avec la com­mune de Ber­kane au Maroc. Aujourd’hui encore, les deux com­munes conti­nuent à tra­vailler ensemble sur la thé­ma­tique de l’action sociale en cher­chant à : « Déve­lop­per la poli­tique d’action sociale au tra­vers de la pro­fes­sion­na­li­sa­tion et la péren­ni­sa­tion d’un ser­vice d’Action sociale et de pro­jets sociaux inté­grés et coor­don­nés avec les autres acteurs sociaux au béné­fice des citoyen•es en géné­ral et des plus défavorisé•es en particulier ». 

Au com­men­ce­ment du par­te­na­riat, cer­taines dif­fi­cul­tés se sont fait res­sen­tir, en par­ti­cu­lier dans la capa­ci­té de la com­mune de Ber­kane à s’inscrire dans le pro­ces­sus de l’Initiative Natio­nale de Déve­lop­pe­ment Humain au Maroc, et dans la néces­si­té de mener davan­tage de pro­jets. De plus, le par­te­na­riat a connu une inter­rup­tion de deux ans. Il reprend en 2010 avec le constat que mal­gré le fait que la com­mune de Ber­kane finance des pro­jets, la com­pé­tence sociale est gérée par l’associatif.

Déve­lop­pe­ment du projet

Après avoir visi­té la com­mune de Saint-Gilles et son fonc­tion­ne­ment, des élu•es de la com­mune de Ber­kane ont mis en place un nou­veau dépar­te­ment des Affaires sociales et Cultu­relles. Au fil du temps, une nou­velle vision de la poli­tique sociale est née, menant à des chan­ge­ments au niveau de l’administration, du sec­teur asso­cia­tif et des ins­ti­tu­tions régio­nales et gouvernementales.

Dans un pre­mier temps, une ana­lyse sociale a été réa­li­sée, avec la défi­ni­tion d’un plan plu­ri­an­nuel d’actions, et la struc­tu­ra­tion du dépar­te­ment. Dans un second temps, le recen­se­ment de tous les acteur•ices sociaux•ales et culturel•les a per­mis de créer un nou­vel outil de réseau­tage qui est le rele­vé social et cultu­rel. Des pre­miers chan­ge­ments voient le jour avec notam­ment un ren­for­ce­ment de la trans­pa­rence entre la com­mune de Ber­kane et les associations.

Depuis 2010, la com­mune de Saint-Gilles est par­ti­cu­liè­re­ment active sur la for­ma­tion des fonc­tion­naires, afin de ren­for­cer les com­pé­tences de la com­mune de Ber­kane pour leur per­mettre d’apporter de meilleurs ser­vices aux citoyen·nes. En 2012, de nou­velles for­ma­tions sont orga­ni­sées per­met­tant aux travailleur·euses sociaux•ales des asso­cia­tions de diver­si­fier leur champ de com­pé­tences avec des thé­ma­tiques por­tant autant sur l’action sociale, que sur les tech­niques de pla­ni­fi­ca­tion, sur le mon­tage de pro­jets, … Cette même année, des tra­vaux sont effec­tués au sein de la com­mune maro­caine pour réamé­na­ger et réno­ver la salle poly­va­lente et la biblio­thèque com­mu­nale de Berkane.

En 2014, les deux com­munes tra­vaillent sur la mise en acti­vi­tés et l’équipement de deux centres de qua­li­fi­ca­tion pour femmes et d’un centre spor­tif au quar­tier Trif­fa, qui sont situés dans des quar­tiers défa­vo­ri­sés. En 2016, la com­mune de Ber­kane approuve un règle­ment rela­tif à l’octroi de sub­side par le Conseil com­mu­nal. A la suite de la mise en place de tous ces pro­jets, le constat final de 2016 est clair : il existe une « poli­tique sociale défi­nie en phase avec les réa­li­tés locales, un dépar­te­ment des affaires sociales et cultu­relles pro­fes­sion­na­li­sé et outillé pour por­ter des pro­jets sociaux inté­grés et coor­don­nés avec les autres acteur•ices au béné­fice des citoyen·nes ».

Dans la conti­nui­té du tra­vail four­ni, un nou­veau pro­gramme est dépo­sé pour les périodes allant de 2017 à 2021. Ce der­nier a pour voca­tion de « pour­suivre ce fruc­tueux par­te­na­riat ain­si que conso­li­der et ren­for­cer la pro­fes­sion­na­li­sa­tion du dépar­te­ment, favo­ri­ser la dyna­mique asso­cia­tive en appui à la poli­tique sociale communale ».

L’insertion pro­fes­sion­nelle des femmes

Dès 2014, avec l’ouverture des deux centres de qua­li­fi­ca­tions pour femmes, dif­fé­rents types d’activités sont alors mis en place, comme des ate­liers d’arts culi­naires, d’informatique, de coif­fure et esthé­tique, de cou­ture moderne et tra­di­tion­nelle, … Il était impor­tant pour les com­munes de res­pec­ter le sou­hait des femmes avant tout. C’est pour­quoi les for­ma­tions pro­po­sées concernent plu­sieurs thé­ma­tiques de métiers.

Le pro­jet est une véri­table réus­site. Quelques années après son lan­ce­ment, les résul­tats sont déjà visibles. Des femmes sont diplô­mées, et cer­taines d’entre elles ont même trou­vé un tra­vail ou ont choi­si de lan­cer leur pro­jet. C’est d’ailleurs pour ces der­nières que les com­munes ont eu l’idée de mettre en place un accom­pa­gne­ment pro­fes­sion­nel. Le pro­ces­sus de for­ma­tion est pen­sé pour les aider à réflé­chir sur les pro­jets à mettre en place et de les pérenniser.

En 2022, les com­munes de Saint-Gilles et Ber­kane recon­duisent leur par­te­na­riat jusqu’en 2026. Par­mi les acti­vi­tés pro­po­sées dans ce nou­veau pro­gramme, un focus est mis sur le cycle de for­ma­tion au pro­fit des lau­réates des CQF (Centres de Qua­li­fi­ca­tions pour les Femmes). En effet, à la suite des for­ma­tions réa­li­sées en 2021, des fiches d’évaluation ont été confiées à ces béné­fi­ciaires.  Elles ont ain­si pu expri­mer leurs attentes et leurs besoins concer­nant les for­ma­tions don­nées. De plus, après concer­ta­tion avec l’Entraide Natio­nale, par­te­naire offi­ciel de la Com­mune de Ber­kane dans la ges­tion des CQF et res­pon­sable du pro­gramme péda­go­gique et des exa­mens, il a été déci­dé que des notions éco­no­miques seraient inté­grées dans le pro­gramme et dans l’examen annuel.

La dimen­sion sociale des centres 

Au-delà de toutes les thé­ma­tiques pro­po­sées comme l’informatique, les tech­niques de vente, ou encore la com­mu­ni­ca­tion, d’autres ate­liers comme la ges­tion de conflits sont aus­si mis en place. L’une des prio­ri­tés des centres est la bien­veillance des for­ma­trices. En effet, il est impor­tant qu’elles puissent s’entretenir avec cha­cune des béné­fi­ciaires, âgées de 15 à 55 ans, qu’elles puissent adop­ter une bonne com­mu­ni­ca­tion et gérer les pro­blèmes qui peuvent arri­ver lors des ateliers.

Si les femmes fré­quentent le centre essen­tiel­le­ment dans le but d’apprendre, la dimen­sion sociale que revêt un tel pro­jet est non négli­geable.  Chaque femme a un par­cours dif­fé­rent, et cer­taines arrivent dans un moment de fra­gi­li­té. Les centres peuvent alors être vus comme des refuges, leur per­met­tant un moment d’évasion. Pour Nadia Moum­ni qui coor­donne le par­te­na­riat pour la com­mune de Ber­kane et Naï­ma Ama­ra qui coor­donne le par­te­na­riat pour la com­mune de Saint-Gilles, les centres répondent à un besoin d’être enten­dues et consi­dé­rées en tant que femme et pas seule­ment en tant que mère ou épouse. Une vraie démarche par­ti­ci­pa­tive est mise en œuvre, les femmes sont consul­tées, des temps de debrie­fing pour les pro­grammes sont pré­vus, leur per­met­tant d’émettre des idées et des pro­po­si­tions. En s’engageant dans ce pro­ces­sus de for­ma­tion, c’est un diplôme qu’elles acquièrent, ce qui est très valo­ri­sant pour les participantes.

Lors des pre­mières années de fonc­tion­ne­ment des centres, les deux coor­di­na­trices du pro­jet admettent avoir par­fois per­çu une cer­taine réti­cence de la part des maris et pères des béné­fi­ciaires. Un dia­logue c’est consti­tué pour que cha­cun puisse com­prendre l’importance et l’utilité de ces deux struc­tures. Avec le temps, tout le monde a com­pris le sérieux deman­dé : les absences sont à évi­ter, il faut res­pec­ter le règle­ment ain­si que le plan­ning de tra­vail mis en place. Contrai­re­ment au début, ce sont main­te­nant les hommes, pères de famille et époux, qui viennent d’eux-mêmes se ren­sei­gner et qui encou­ragent leur femme et fille à s’inscrire aux formations.

De manière concrète, beau­coup de femmes ayant sui­vi ces pro­grammes de for­ma­tion ont réus­si à s’émanciper et à deve­nir plus indé­pen­dantes. Cer­taines ont ouvert leur salon de coif­fure, d’autres ont créé leur coopé­ra­tive, ou sont deve­nues pâtissières,…

Les com­munes de Ber­kane et de Saint-Gilles ne comptent pas s’arrêter là, et conti­nuent à pen­ser à de nou­veaux pro­jets tout aus­si prometteurs.

Le genre dans la coopération internationale communale

Le 30 novembre 2023, les com­munes de Molen­beek-Saint-Jean, Woluwe-Saint-Pierre et la pla­te­forme Soli­ris ont orga­ni­sé une jour­née d’échanges sur la dimen­sion du genre dans la coopé­ra­tion inter­na­tio­nale. Ce moment a per­mis de mettre en lumière les pro­jets menés par les com­munes dans le cadre de leur par­te­na­riat de soli­da­ri­té inter­na­tio­nale ayant pour but de ren­for­cer la posi­tion des femmes dans la société. 

 

Bien que l’année 2023 arrive bien­tôt à son terme, les inéga­li­tés entre les hommes et les femmes sont encore bien pré­sentes dans la socié­té. Pour lut­ter contre elles, les com­munes de Molen­beek-Saint-Jean, Woluwe-Saint-Pierre, Saint-Gilles et leurs par­te­naires  ont réa­li­sé des pro­jets dans le cadre de leur pro­gramme de coopé­ra­tion inter­na­tio­nale décen­tra­li­sée visant à visi­bi­li­ser les femmes et à les ren­for­cer dans la socié­té en tra­vaillant sur des axes différents.

 

Ren­for­cer les femmes via l’économie

 

Le par­te­na­riat entre les com­munes de Molen­beek-Saint-Jean et de Mbour situé au Séné­gal a com­men­cé en 2007. A l’origine, les deux com­munes ont com­men­cé par tra­vailler sur le thème du déve­lop­pe­ment éco­no­mique de manière très large, en s’axant plus spé­ci­fi­que­ment sur la manière de posi­tion­ner la com­mune afin de réus­sir à mieux la déve­lop­per loca­le­ment. Il a par la suite été consta­té que les femmes à Mbour étaient for­te­ment mar­gi­na­li­sées dans l’économie. En 2011 – 2012, afin de pou­voir aider au mieux ces femmes, les com­munes ont iden­ti­fié les actions déjà mises en place : trans­for­ma­tion de pro­duits locaux, aucun réseau de femme trans­for­ma­trice de pro­duits locaux n’existait. ??

 

Grâce au par­te­na­riat, un réseau a pu être créé, per­met­tant aux femmes de deve­nir de vraies entre­pre­neuses. Cela a per­mis de ren­for­cer leur posi­tion en leur don­nant plus de pou­voir au niveau orga­ni­sa­tion­nel, finan­cier et social. Une Fédé­ra­tion de femmes trans­for­ma­trice des pro­duits locaux (fruits, légumes et céréales) a par ailleurs été créée. Elle est actuel­le­ment pré­si­dée par une femme qui en gère envi­ron mille autres et qui font par­ties de ce réseau dont cer­taines sont dans des situa­tions de han­di­cap. Le par­te­na­riat a per­mis de contri­buer à la conso­li­da­tion de lea­der­ship (for­mant ces femmes, ren­forcent leurs capa­ci­tés, aidant à se for­ma­li­ser, ren­for­çant leur cré­di­bi­li­té auprès d’autres par­te­naires locaux et natio­naux). Aujourd’hui les femmes comptent des clients dans tout le Séné­gal mais éga­le­ment à l’international.

 

Les hommes ne sont pas pour autant lésés car ils béné­fi­cient des retom­bées des acti­vi­tés des femmes. En effet, ils sont embau­chés par le réseau pour la livrai­son des pro­duits, la cherche de la matière pre­mière, … . La struc­ture reçoit éga­le­ment des sta­giaires afin de les for­mer et de les inté­grer au mieux aux pro­jets en cours.

 

 

Ren­for­cer et valo­ri­ser les femmes grâce aux formations

La com­mune de Saint-Gilles mène depuis 2007 des pro­jets de coopé­ra­tion inter­na­tio­nale avec la com­mune de Ber­kane au Maroc. Ces deux com­munes tra­vaillent avec la thé­ma­tique de l’action sociale. Si la ques­tion du genre a déjà été abor­dée au sein de Ber­kane, les pre­mières ini­tia­tives n’ont pas connu un franc suc­cès. En effet, les pro­jets étaient déve­lop­pés par des admi­nis­tra­tions cen­trales à des­ti­na­tion du local.

 

En 2010, une ini­tia­tive est lan­cée par différent·es intervenant·es afin de réa­li­ser un diag­nos­tic local per­met­tant d’identifier les besoins de la com­mune et de ses citoyen·nes, La vision locale étant ce qu’il man­quait aux pré­cé­dents pro­jets, ces der­niers ont été adap­té pour répondre aux besoins iden­ti­fiés. Concrè­te­ment, cela a per­mis de démon­trer que des quar­tiers man­quaient d’équipements sociaux, cultu­rels et spor­tifs. De plus, il a aus­si été mis en lumière le besoin qu’avaient les femmes de s’émanciper et de se for­mer à des métiers professionnels.

 

En 2014, deux centres qua­li­fi­ca­tion des femmes voient le jour. Dès le début, l’un des sou­haits était que la ges­tion de ces centres soit prise en charge par la com­mune et non pas par des asso­cia­tions. Les deux com­munes veulent répondre aux demandes des femmes, à savoir don­ner des for­ma­tions pro­fes­sion­na­li­santes à tra­vers des ate­liers d’arts culi­naires, d’informatique, de cou­ture etc. C’est dans cette optique qu’un par­te­na­riat avec l’Entraide Natio­nale est né.

 

Si les débuts du pro­jet d’insertion sociale se carac­té­ri­saient par un cer­tain  flou, après deux ans, au vu de la moti­va­tion des femmes à par­ti­ci­per et du cadre éta­bli par les fonc­tion­naires au niveau du fonc­tion­ne­ment du centre, tout a pu se struc­tu­rer. Le par­te­na­riat réa­li­sé avec la com­mune de Saint-Gilles a per­mis d’aider à moti­ver toutes les par­ties du projet.

 

Les résul­tats sont éga­le­ment très posi­tifs. De nom­breuses femmes ont pu apprendre des métiers et ont reçu des diplômes. Cer­taines ont aus­si pu trou­ver un tra­vail et d’autres déve­lop­per leur propre pro­jet. Les for­ma­tions com­plé­men­taires au pro­fit de ces béné­fi­ciaires est l’un des pro­jet phare déve­lop­pé par les com­munes de Saint-Gilles et de Ber­kane. Dans les thé­ma­tiques pro­po­sées, il y a par exemple le secré­ta­riat pour les filles qui apprennent l’in­for­ma­tique, la com­mu­ni­ca­tion, les tech­niques de vente etc.

 

La dimen­sion sociale der­rière ces pro­jets est aus­si très pré­sente. Par­mi les femmes se ren­dant dans les centres, cer­taines fuient par­fois des situa­tions dif­fi­ciles ou la réa­li­té qu’elles vivent. Ces centres font alors aus­si office de refuge pour elles et le cadrage appor­té répond à un besoin d’être enten­due et consi­dé­rées comme des femmes et non pas que comme des mères ou des épouses. Une démarche par­ti­ci­pa­tive est mise en place pour leur per­mettre de s’exprimer, d’exposer leur opi­nion et leurs idées. Les femmes sont valo­ri­sées et reprennent confiance en elles grâce à ces centres.

 

Ren­for­cer la femme grâce à la pro­tec­tion sociale

 

Woluwe-Saint-Pierre est aus­si en par­te­na­riat avec le Bur­ki­na Faso et plus spé­ci­fi­que­ment l’arrondissement N°3 de la com­mune de Oua­ga­dou­gou depuis 2014. Le pro­gramme inter­vient ici sur la moder­ni­sa­tion de l’état civil afin de pou­voir suivre la poli­tique mise en œuvre au niveau cen­tral. Il existe plus d’une soixan­taine d’ethnies au Bur­ki­na, avec cha­cune des rap­ports sur le genre qui sont variés. D’après Kaya­na Ouat­ta­ra, le coor­di­na­teur du Pro­gramme de Coopé­ra­tion Inter­na­tio­nale Com­mu­nale de l’ar­ron­dis­se­ment, le contexte cultu­rel et reli­gieux du pays favo­rise l’existence des inéga­li­tés entre les hommes et les femmes. C’est pour­quoi, « les auto­ri­tés du Bur­ki­na prennent au sérieux les ques­tions de l’é­qui­té et de l’é­ga­li­té entre les sexes à tous les niveaux de la vie sociale, éco­no­mique et poli­tique », explique Kaya­na Ouat­ta­ra. Il existe au Bur­ki­na Faso un minis­tère de la Soli­da­ri­té Natio­nale, de l’Ac­tion Huma­ni­taire, de la Récon­ci­lia­tion Natio­nale du Genre et de la Famille, qui s’occupe donc de la ques­tion du genre.

 

La com­mune de Woluwe-Saint-Pierre apporte son exper­tise ain­si que des finan­ce­ments dans la moder­ni­sa­tion de l’état civil. L ’Arron­dis­se­ment n°3 de la com­mune de Oua­ga­dou­gou met en place des mariages col­lec­tifs afin d’améliorer le sta­tut juri­dique et la pro­tec­tion sociale de la femme et de l’en­fant. Le but est la pro­mo­tion et l’é­man­ci­pa­tion de la femme. Les mariages col­lec­tifs sont le fait de réunir plu­sieurs couples et de les marier en même temps. Cela per­met de dimi­nuer les coûts liés au mariage et de le rendre plus acces­sible en réunis­sant plu­sieurs familles (en situa­tions de pré­ca­ri­té ou même des familles plus ou moins nan­ties). Ils per­mettent éga­le­ment de régu­la­ri­ser les situa­tions au niveau de la loi, c’est-à-dire qu’ils per­mettent aux femmes d’être en pos­ses­sion des docu­ments offi­ciels d’état civil.

 

De plus, le hall d’at­tente à l’é­tat civil est en cours de construc­tion. Il va per­mettre de faci­li­ter l’ac­cès du ser­vice de l’é­tat civil aux femmes et plus par­ti­cu­liè­re­ment à celles à mobi­li­té réduite lors de l’en­re­gis­tre­ment des nou­veau-nés. Il existe éga­le­ment une coor­di­na­tion des orga­ni­sa­tions fémi­nines dans toutes les col­lec­ti­vi­tés au Bur­ki­na Faso. Cette coor­di­na­tion est repré­sen­tée dans chaque délé­ga­tion spé­ciale et prend en compte les per­sonnes vul­né­rables, dont la plu­part sont des femmes.

 

Un centre d’accueil, géré par une asso­cia­tion fémi­nine est éga­le­ment pré­sent au sein de l’arrondissement. Des loge­ments sont y construits pour accueillir les per­sonnes dépla­cées, des femmes pour la plu­part, qui ont quit­té les zones de conflits du pays. Elles sont sui­vies, et peuvent apprendre à faire des acti­vi­tés comme la cou­ture, le jar­di­nage etc. afin de pou­voir se nourrir.

 

La femme pla­cée au cœur des initiatives

 

Les trois com­munes bruxel­loises ont donc tra­vaillé sur des pro­jets qui per­mettent de ren­for­cer les femmes en leur venant en aide de dif­fé­rentes manières. Les pro­jets de soli­da­ri­té inter­na­tio­nale menés au Séné­gal, au Maroc et au Bur­ki­na Faso ont per­mis de sécu­ri­ser la posi­tion des femmes au sein de leur com­mune en les aidant à se déve­lop­per pro­fes­sion­nel­le­ment et per­son­nel­le­ment. Par ailleurs, les com­munes de Mbour, Ber­kane et Oua­ga­dou­gou conti­nuent de tra­vailler sur la ques­tion du genre et mettent en place d’autres pro­jets visant à sou­te­nir les femmes que ce soit au niveau éco­no­mique ou social.

 

Au Bur­ki­na Faso, une asso­cia­tion nom­mée « Centre d’i­ni­tia­tives et d’ap­pui au déve­lop­pe­ment » a été créée dans le but d’aider les femmes en situa­tion de vul­né­ra­bi­li­té à s’épanouir. Le centre pro­pose des acti­vi­tés géné­ra­trices, comme par exemple la créa­tion de savons en boule et la trans­for­ma­tion du mais en céréales. De plus, l’association pro­pose éga­le­ment des for­ma­tions notam­ment sur l’agriculture dans le but de per­mettre aux femmes d’être dans une situa­tion finan­ciè­re­ment plus confor­table afin qu’elles puissent en pro­fi­ter aussi.

 

Par­tout dans le monde, il existe encore de nom­breux pays où les femmes ne sont pas recon­nues à leur juste valeur, les inéga­li­tés étant encore très pré­sentes. C’est pour­quoi les com­munes bruxel­loises conti­nuent de mener un tra­vail achar­né avec leurs par­te­naires afin de visi­bi­li­ser et ren­for­cer les femmes. Des pistes sont éga­le­ment étu­diées afin de voir les pos­si­bi­li­tés concer­nant un futur ras­sem­ble­ment entre les per­sonnes fai­sant par­ties de la coopé­ra­tion belge afin que cha­cun puisse par­tage son exper­tise. L’idée est de mutua­li­ser les bonnes pratiques.

Partenariat entre la ville de Bruxelles et l’association Afak : visibiliser le « Droit à la Santé Mentale » au Maroc

La ville de Bruxelles orga­nise depuis plu­sieurs années des pro­jets autour du de la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale. Sou­hai­tant s’impliquer sur la thé­ma­tique de la san­té men­tale, la Ville a orga­ni­sé une mis­sion d’identification au Maroc dans le but d’évaluer les besoins du sec­teur de la san­té dans le pays. C’est en 2022 qu’un par­te­na­riat avec l’association Afak pour la San­té Men­tale est mis en place à Casa­blan­ca au Maroc. 

 

La Ville de Bruxelles pos­sède une exper­tise par­ti­cu­lière en termes de san­té via son réseau d’hos­pi­ta­liers et des dif­fé­rentes struc­tures liées à la san­té qui sont pré­sentes sur le ter­ri­toire de la Ville. Elle veille aus­si à déve­lop­per une poli­tique de soli­da­ri­té inter­na­tio­nale liée à la dia­spo­ra étran­gère à Bruxelles afin d’apporter un sou­tien inter­na­tio­nal aux défis aux­quels les citoyen•nes bruxellois•es sont confronté•es. Étant don­né qu’il existe une impor­tante dia­spo­ra maro­caine en région bruxel­loise et dans la com­mune, il leur était impor­tant de réa­li­ser un pro­jet au Maroc afin de res­pec­ter le sou­hait des asso­cia­tions et des citoyen·nes bruxellois·es. La Ville a donc consul­té des expert•es, des consultant•es internationaux•ales et des ONG belges tra­vaillant au Maroc afin d’identifier un besoin par­ti­cu­lier du contexte maro­cain. C’est le sec­teur de la san­té et plus par­ti­cu­liè­re­ment la san­té men­tale qui a rete­nu l’attention de la Ville de Bruxelles.

 

Afin de s’investir dans ce sec­teur des soins de san­té, Bruxelles a iden­ti­fié plu­sieurs struc­tures de san­té men­tale, actives au Maroc. Après des recherches appro­fon­dies, c’est l’association Afak pour la san­té men­tale qui a rete­nu l’attention de la Ville grâce à son exper­tise dans le sec­teur qui est recon­nue et appli­quée via notam­ment la ges­tion depuis 2017 du centre médi­co-psy­cho-social de Casa­blan­ca. L’as­so­cia­tion est éga­le­ment recon­nue grâce à l’ex­per­tise de ses administrateur•ices, qui jouit de la recon­nais­sance d’or­ga­ni­sa­tions inter­na­tio­nales. Sa pré­si­dente, la doc­teur Nadia Mou­sh­taq est entre autres régu­liè­re­ment sol­li­ci­tée par le minis­tère de la san­té Maro­cain ou par des ins­tances inter­na­tio­nales pour par­ti­ci­per à des tables rondes sur la san­té men­tale ou bien à des pro­ces­sus de consul­ta­tion du sec­teur de la san­té men­tale au Maroc. C’est donc ensemble qu’iels ont créé le pro­jet « Droit à la san­té mentale ».

 

Un pro­jet visant à visi­bi­li­ser et déstig­ma­ti­ser la san­té mentale 

 

Le centre médi­co-psy­cho-social de Casa­blan­ca a pour mis­sion la prise en charge des patient•es après crise aigüe afin de les mettre sur le che­min de la réin­ser­tion sociale, l’autonomie et le retour à une vie nor­male. L’idée der­rière ce nou­veau pro­jet débu­tant en octobre 2022 était de ren­for­cer cette struc­ture déjà exis­tante. Celle-ci fonc­tion­nant prin­ci­pa­le­ment avec des béné­voles, elle avait du mal à se pro­fes­sion­na­li­ser en termes de pro­cé­dure. Ces réa­li­tés en termes de res­sources humaines ne lais­saient fina­le­ment que peu de temps dis­po­nible pour enga­ger la dis­cus­sion sur la stra­té­gie à adop­ter pour per­mettre à la struc­ture de se déve­lop­per davan­tage. Nico­las Lieu­te­nant, coor­di­na­teur du pro­jet pour la Ville de Bruxelles détaille : « On vou­lait les ren­for­cer en termes de res­sources humaines disons sur le moyen terme, ce qui pour­rait per­mettre ensuite de déga­ger du temps de tra­vail pour pen­ser à ces choses-là. D’autre part, on vou­lait leur per­mettre d’as­su­rer vrai­ment le par­cours qu’ils font avec les patients qu’ils prennent en charge ».

 

La struc­ture n’est pas un centre d’hospitalisation, mais plu­tôt un centre de jour. Il s’occupe donc des patient·es en phase de conva­les­cence, de récu­pé­ra­tion et de gué­ri­son. S’occuper de la san­té men­tale est un tra­vail quo­ti­dien, avec des aspects médi­caux pré­cis. Nico­las Lieu­te­nant pré­cise : « Il y a d’une part des consul­ta­tions psy­chia­triques, mais il y a aus­si tous les aspects plu­tôt sociaux, l’ha­bi­li­té sociale, retrou­ver la confiance en soi, pou­voir se confron­ter aus­si au regard des autres, c’est-à-dire essayer de pou­voir par­ler de sa mala­die, et sur­tout pla­cer le patient au cœur du pro­ces­sus de gué­ri­son. Ils n’a­vaient pas actuel­le­ment assez de moyens pour aus­si effec­tuer toutes ces tâches qui consti­tuent le tra­jet de gué­ri­son du patient ».

 

L’association Afak et la Ville de Bruxelles ont ensemble déter­mi­né des objec­tifs très clairs pour le pro­jet « amé­lio­rer la prise en charge des patients·es sol­li­ci­tant les ser­vices de san­té men­tale », « per­mettre un appro­vi­sion­ne­ment régu­lier des ser­vices de la san­té men­tale en médi­ca­ments », « amé­lio­rer la per­for­mance orga­ni­sa­tion­nelle d’AFAK pour la san­té men­tale ». De manière concrète, le par­te­na­riat a per­mis d’établir des fiches de docu­ments stra­té­giques comme des fiches de poste, ou le règle­ment inté­rieur de la struc­ture. Il a éga­le­ment per­mis de mettre en place des acti­vi­tés avec les patient·es. De plus, il était aus­si impor­tant pour la ville de Bruxelles de visi­bi­li­ser le centre au vu de son bon fonc­tion­ne­ment. « L’i­dée du troi­sième objec­tif, c’é­tait que la san­té men­tale au Maroc à long terme puisse s’a­mé­lio­rer et disons être mieux finan­cée. Comme la struc­ture fonc­tion­nait bien, l’i­dée c’é­tait aus­si de lui per­mettre de pou­voir par­ler de ses bonnes pra­tiques, par­ler de ce qu’elle fait au niveau natio­nal, mais aus­si au niveau inter­na­tio­nal, dans l’i­dée qu’ils puissent aus­si peut-être décro­cher des finan­ce­ments auprès d’autres bailleurs », explique Nico­las Lieutenant.

 

« On a notam­ment finan­cé avec eux un nou­veau site inter­net pour la struc­ture, l’impression de bro­chures, un peu de capi­ta­li­sa­tion sur ce qu’ils ont fait, des for­ma­tions pour le per­son­nel en termes par exemple de plai­doyer pour essayer de les aider, de pou­voir un peu aller toquer aux dif­fé­rentes portes des ins­ti­tu­tions poli­tiques maro­caines, mais éga­le­ment d’ins­ti­tu­tions inter­na­tio­nales », com­plète le coor­di­na­teur du pro­jet pour la Ville de Bruxelles.

 

Un par­te­na­riat valo­ri­sant qui perdure

 

En dehors de l’aide finan­cière appor­tée par la Ville de Bruxelles, ce par­te­na­riat est une réus­site en matière de col­la­bo­ra­tion. Les infor­ma­tions ne sont pas des­cen­dantes, au contraire. La Ville de Bruxelles a lais­sé l’association aux com­mandes de manière géné­rale, mais tout est dis­cu­té et vali­dé entre les deux par­ties. « Nous sommes vrai­ment dans l’op­tique de la co-construc­tion du pro­jet, des idées, des chan­ge­ments etc », raconte Nico­las Lieutenant.

 

Le pro­jet ne s’arrête pas là, une deuxième phase est en réflexion  pour l’année 2024. La Ville de Bruxelles est éga­le­ment impli­quée avec l’hô­pi­tal Saint-Pierre et plus spé­ci­fi­que­ment son ser­vice de psy­chia­trie. Un pro­ces­sus de réflexion est enga­gé avec comme idée de tra­vailler au niveau aca­dé­mique avec Casa­blan­ca dans le but de faire une col­la­bo­ra­tion entre eux. La san­té men­tale étant orien­tée pour réa­li­ser de moins en moins d’hospitalisations et plus de sui­vi dans des centres de jour, la Ville cherche à contac­ter l’université de Casa­blan­ca pour essayer d’intégrer un par­te­na­riat entre ces dif­fé­rents acteurs au pro­jet. « On dis­cute ensemble entre les psy­chiatres de Saint-Pierre, la psy­chiatre res­pon­sable de l’as­so­cia­tion au Maroc et nous pour essayer de déve­lop­per des syner­gies aus­si avec l’hô­pi­tal Saint-Pierre dans la deuxième phase du pro­jet », pré­cise Nico­las Lieutenant.

 

De plus, dans cette seconde phase, le coor­di­na­teur du pro­jet pour la Ville de Bruxelles, Nico­las Lieu­te­nant explique que pré­voir par exemple, des équipes mobiles fait sens étant don­né que le Maroc est une zone de tran­sit impor­tante pour les migrant·es ori­gi­naires d’Afrique subsaharienne.

 

En automne der­nier, le Maroc a connu un trem­ble­ment de terre qui a rava­gé des zones rurales. Réus­sir à déployer des équipes mobiles de san­té pour aider serait un vrai plus pour ces per­sonnes qui ont vécu des catas­trophes trau­ma­ti­santes. « Il y a donc beau­coup de per­sonnes comme ça qui sont en détresse, par­fois dans une détresse men­tale assez grave, mais qui sont dans une situa­tion où ils et elles sont illé­gaux et illé­gales et n’ont donc pas accès aux ser­vices de soins nor­maux. Des équipes mobiles peuvent ain­si se rendre dans les quar­tiers où se trouvent ces per­sonnes », argu­mente Nico­las Lieutenant.

 

La Ville de Bruxelles a pré­vu de nouer des liens au niveau ins­ti­tu­tion­nel avec les auto­ri­tés com­mu­nales et / ou régio­nales à Casa­blan­ca. Cela per­met­trait d’aider l’association Afak à « exer­cer un plai­doyer en interne au Maroc pour aug­men­ter le finan­ce­ment public Maro­cain à la san­té men­tale et donc in fine au bud­get de fonc­tion­ne­ment d’AFAK pour la san­té men­tale », pré­cise la fiche de pro­jet réa­li­sée par la Ville de Bruxelles.