Programme complet : https://quinzainesolidarite.bruxelles.be/activites
Bruxelles compte 175 nationalités et serait d’après l’analyse de certains sites spécialisés[1] la deuxième ville au monde à accueillir le plus grand pourcentage de résidents d’origine étrangère après Dubaï. On dénombre pas moins de 108 langues parlées par membres des diasporas qui vivent à Bruxelles.
La cellule de Solidarité Internationale de la Ville de Bruxelles collabore régulièrement avec des structures associatives de diaspora, dont les racines se situent en Afrique ou en Amérique du Sud. Ces associations sont également représentées au sein du conseil consultatif de la Ville de Bruxelles.
Ces associations sont actives dans leur pays d’origine et y mettent en œuvre des projets en active collaboration avec les populations locales (construction d’écoles, lancement et équipement de coopératives agricoles, financement de formations qualifiantes, etc.). Cette dynamique témoigne déjà de la volonté de réaffirmer les liens des associations avec l’état / la nation d’origine, et la volonté de contribuer à des projets qui ont du sens et apportent des réponses aux besoins sur place.
La contribution des diasporas à la mise en place de projets dans leurs pays d’origine dépasse largement le simple flux financier. Les diasporas « peuvent apporter à leur communauté d’origine un capital social ou des idées, comportements, identités et connaissances acquis pendant leur séjour dans une autre partie du pays ou à l’étranger[2] ».
Le montant des volumes financiers en jeu méritent cependant d’être explicités. La crise sanitaire récente liée à la pandémie de la COVID-19 a provoqué une récession mondiale qui a entrainé une baisse importante de l’aide publique au développement (APD) ainsi que des investissements directs étrangers (IDE) au niveau mondial. Les remises migratoires (terme français généralement utilisé pour le mot Anglais Remittences plus largement utilisé) n’ont, quant à elles, presque pas diminué durant la pandémie. L’année 2021 a confirmé cette tendance avec un volume de remises migratoires supérieur à l’APD et aux IDE. « Ce constat souligne l’importance de ces flux, qui constituent une véritable bouée de sauvetage en permettant aux ménages de financer des produits essentiels tels que la nourriture, la santé et l’éducation pendant les périodes de difficultés économiques dans les pays d’origine des migrants. [3]» Notons que le coût de ces transferts d’argent peut s’avérer prohibitif et il serait opportun de faciliter ces transferts d’argent en les rendant moins onéreux.
En outre, il est évident que de nombreux transferts financiers informels sont difficiles à répertorier. Tous ces éléments factuels permettent de situer à quel point l’implication active
des diasporas est un pilier majeur de la solidarité internationale et tend à réduire les inégalités mondiales.
Les diasporas sont également indispensables pour visibiliser légitimement à Bruxelles l’art et la culture de leurs pays d’origine. Les parcours de leurs membres sont une plus-value pour nous permettre de mieux comprendre les enjeux d’un monde où tous les défis sont globaux car tout est étroitement lié. Ils nous apprennent également l’intensité des injustices qui ponctuent les parcours migratoires.
La quinzaine 2023 aura donc pour objectifs de valoriser et visibiliser l’action des diasporas Bruxelloises à l’étranger et ici, et d’explorer les interrogations ressenties par les membres des diasporas pour parvenir à insuffler plus de solidarité internationale dans notre société afin d’y faciliter la justice sociale. Ce sera également l’occasion d’évoquer les pistes d’action pour intégrer les diasporas dans les projets de coopération financés par les bailleurs institutionnels des différents niveaux de pouvoir (en les considérant comme des partenaires / parties prenantes et pas uniquement comme acteurs économiques), l’intérêt de défendre la mobilité humaine, définitive ou circulaire, et faciliter la mutualisation des expertises et connaissances entre diasporas.
[1] http://brussels-diversity.jetpack.ai/?fbclid=IwAR39ZOLUJ4hNaqN81RhngBjZNMPgkv-jCNrxVrNEhbUmkYnBx3EJerxOn_o
[2] Peggy Levitt 1998 : 927 – “Social Remittances : Migration Driven Local-Level Forms of Cultural Diffusion”
[3] https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2021/11/17/remittance-flows-register-robust‑7 – 3‑percent-growth-in-2021