Quand la coopération internationale transforme les communautés : l’engagement de Molenbeek avec le Sénégal et le Maroc !

Quand la coopération internationale transforme les communautés : l’engagement de Molenbeek avec le Sénégal et le Maroc !

Dans une démarche de coopé­ra­tion inter­na­tio­nale, la com­mune de Molen­beek s’en­gage dans des par­te­na­riats inno­vants avec des villes du Séné­gal et du Maroc. À tra­vers des pro­jets ciblant le déve­lop­pe­ment éco­no­mique, la for­ma­tion pro­fes­sion­nelle et la par­ti­ci­pa­tion citoyenne, Molen­beek explore com­ment la col­la­bo­ra­tion peut trans­for­mer les com­mu­nau­tés et créer des liens durables au-delà des frontières.

 

Depuis plu­sieurs années, la com­mune de Molen­beek en Bel­gique col­la­bore acti­ve­ment avec des villes par­te­naires au Séné­gal et au Maroc dans le cadre du pro­gramme de coopé­ra­tion inter­na­tio­nale Com­mu­nale (CIC). Ce pro­gramme vise à ren­for­cer les par­te­na­riats entre les com­munes belges et les col­lec­ti­vi­tés locales des pays par­te­naires, sou­vent dans des contextes de déve­lop­pe­ment. Le pro­gramme est finan­cé par le gou­ver­ne­ment belge, prin­ci­pa­le­ment à tra­vers la Direc­tion géné­rale de la coopé­ra­tion au déve­lop­pe­ment (DGD), et sou­tient des pro­jets de coopé­ra­tion décen­tra­li­sée. Cette ini­tia­tive, sou­te­nue par le pro­gramme de Coopé­ra­tion Inter­na­tio­nale Com­mu­nale (CIC) mis en œuvre par l’association des villes et com­munes de Bruxelles (BRULOCALIS), met l’ac­cent sur le ren­for­ce­ment institutionnel.

Le par­te­na­riat Molen­beek – Mbour : des pro­jets axés sur le déve­lop­pe­ment éco­no­mique au Sénégal.
Avec la ville de Mbour au Séné­gal, la col­la­bo­ra­tion a com­men­cé dès 2007. Les publics cibles dans ce par­te­na­riat au Séné­gal sont les femmes, les jeunes et les per­sonnes en situa­tion de han­di­cap. Ain­si, les femmes béné­fi­cient d’un appui déci­sif grâce à la créa­tion d’une fédé­ra­tion pour les trans­for­ma­trices de pro­duits locaux, qui regroupe plus de 1000 adhé­rentes. Ce sou­tien a per­mis non seule­ment de valo­ri­ser leur savoir-faire, mais aus­si d’accéder à des mar­chés natio­naux et inter­na­tio­naux. Un fonds com­mu­nal de déve­lop­pe­ment local (ou micro­cré­dit) a éga­le­ment été mis en place de façon annuelle pour sou­te­nir les petites coopé­ra­tives appe­lées au Séné­gal grou­pe­ments d’intérêt éco­no­mique (GIE), avec un taux de rem­bour­se­ment impres­sion­nant de 90 %.
La jeu­nesse n’est pas en reste : des forums éco­no­miques annuels sont orga­ni­sés pour sen­si­bi­li­ser les jeunes aux oppor­tu­ni­tés pro­fes­sion­nelles dans des sec­teurs variés, tels que la pêche ou l’a­groa­li­men­taire, un centre de for­ma­tion en menui­se­rie et en arti­sa­nat est en cours d’aménagement pour leur offrir des pers­pec­tives d’emploi.  La res­tau­ra­tion éco­lo­gique de la lagune de Mbour ren­force le poten­tiel tou­ris­tique de la région en offrant aux habi­tants de la région un espace de loi­sirs et d’ac­ti­vi­tés aqua­tiques de même qu’une occa­sion de pro­fi­ter de cet espace natu­rel de manière durable.

Le par­te­na­riat Molen­beek – Mokris­set axé sur l’entreprenariat fémi­nin et la dyna­mi­sa­tion du sec­teur tou­ris­tique au Maroc.

Molen­beek et Mokris­set sont en par­te­na­riat depuis le 27 sep­tembre 2011 dans le cadre du pro­gramme de CIC. Dans cette col­la­bo­ra­tion, les actions se concentrent davan­tage sur le sou­tien aux femmes dans le sec­teur de l’artisanat et sur l’action sociale envers elles, les jeunes et les per­sonnes en situa­tion de han­di­cap. A titre d’exemple, l’importance de don­ner nais­sance en mai­son de mater­ni­té a pu être concré­ti­sé par un pro­jet de réno­va­tion d’un dis­pen­saire et par l’équipement de la mai­son de la mater­ni­té qui se trouve à Mokris­set. En outre, des for­ma­tions ont été orga­ni­sées pour les femmes de Mokris­set dans les domaines de la cou­ture et de la cui­sine et pour leur apprendre à se regrou­per en coopé­ra­tive. La mai­son de l’artisanat, issue d’une conven­tion entre Mokris­set et l’INDH (l’entraide natio­nale maro­caine) pro­pose des for­ma­tions en cou­ture et bro­de­rie pour les femmes, tout en inté­grant des crèches pour leur per­mettre de tra­vailler mal­gré les contraintes fami­liales avec pour objec­tif de leur faire atteindre une auto­no­mie financière.

A l’endroit des jeunes, des pleines de jeux ont été créées à Mokris­set et la biblio­thèque com­mu­nale réno­vée quelques années aupa­ra­vant ; un pro­jet gra­vite autour de ces ini­tia­tives qui consiste à amé­na­ger un espace autour de la biblio­thèque afin d’aboutir à un espace ouvert de lec­ture. Ensuite, un centre plu­ri­dis­ci­pli­naire a été mis en place à l’endroit des jeunes au sein de la com­mune pour leur per­mettre d’étudier dans un cadre propice.

Les ensei­gne­ments tirés des ate­liers Outils CAP

Des ate­liers autour de l’outil CAP (cocons­truire un outil de par­te­na­riat) ont été ini­tiés par la com­mune de Molen­beek pour se ques­tion­ner sur les par­te­na­riats en cours. Ain­si, ils ont mis en lumière l’importance de fixer des réunions men­suelles en ligne avec tous les par­te­naires pour garan­tir une trans­mis­sion effi­cace des infor­ma­tions. Ils ont éga­le­ment per­mis la créa­tion de fiches pério­diques pour un sui­vi suc­cinct des acti­vi­tés favo­ri­sant la trans­pa­rence des pro­jets. La néces­si­té de four­nir des docu­ments plus détaillés comme des rap­ports d’activités et des pho­tos y a été rele­vée afin de faci­li­ter la ges­tion et la visi­bi­li­té des pro­jets. Tous ces ensei­gne­ments auront un impact signi­fi­ca­tif dans l’atteinte des objec­tifs com­muns des partenaires.

Les défis des par­te­na­riats internationaux
Les par­te­na­riats entre Molen­beek et ses par­te­naires que sont Mbour et Mokris­set ne sont cepen­dant pas sans défis. L’une des dif­fi­cul­tés réside dans la com­mu­ni­ca­tion et la ges­tion admi­nis­tra­tive, notam­ment au Séné­gal, où le sui­vi des pro­jets néces­site une amé­lio­ra­tion de la docu­men­ta­tion et de l’é­change d’in­for­ma­tions. Bien que la situa­tion ait évo­lué grâce aux ate­liers, cela consti­tue quand même un défi pour un sui­vi pré­cis des pro­jets. De plus, le décès du coor­di­na­teur local séné­ga­lais, figure clé depuis l’entame du par­te­na­riat a été un coup dur pour l’équipe, impac­tant tem­po­rai­re­ment la conti­nui­té de cer­tains pro­jets. Concer­nant le Maroc, les pro­jets ont pris une telle dimen­sion (par­cours tou­ris­tique, mai­sons d’hôtes, etc) qu’ils intègrent doré­na­vant d’autres par­ties pre­nantes comme les citoyens et d’autres acteurs locaux ren­dant la coor­di­na­tion plus complexe.

Enri­chir Molen­beek grâce à l’expertise « Sud »
Ces par­te­na­riats ne se résument pas uni­que­ment à un trans­fert de com­pé­tences de Molen­beek vers ses par­te­naires. Au contraire, les échanges vont dans les deux sens. La com­mune belge tire des ensei­gne­ments pré­cieux et enri­chis­sants des méthodes de tra­vail et des pra­tiques citoyennes obser­vées au Séné­gal et au Maroc. Par exemple, la fis­ca­li­té par­ti­ci­pa­tive et les conseils de quar­tier de même que la pépi­nière com­mu­nale obser­vés au Séné­gal ins­pirent des réflexions sur la gou­ver­nance locale à Molen­beek. L’expertise du « sud » est donc valo­ri­sée dans ces partenariats.

Les col­la­bo­ra­tions de Molen­beek avec le Séné­gal et le Maroc témoignent de l’im­pact posi­tif que peuvent avoir des par­te­na­riats bien ancrés et réflé­chis. Ces pro­jets dépassent les fron­tières pour appor­ter des solu­tions concrètes aux défis locaux, tout en ren­for­çant les com­pé­tences des deux côtés. Avec de nou­veaux pro­jets en ges­ta­tion, une volon­té de pour­suivre ces ini­tia­tives sur de nou­velles thé­ma­tiques comme l’environnement, le ren­for­ce­ment de la logis­tique et de la trans­pa­rence, des pro­jets hors pro­gramme, ces par­te­na­riats pro­mettent de contri­buer à un ave­nir plus équi­table et durable pour toutes les par­ties. Par consé­quent, la suite de ces par­te­na­riats s’adaptera à de nou­velles prio­ri­tés et aux besoins des com­mu­nau­tés locales.