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Créé en mai 2019, Guidef Recup est une association qui œuvre pour l’insertion professionnelle et la réinsertion sociale de la jeune fille en région subsaharienne (de 18 à 26 ans) durant son parcours académique. La création de cette Asbl, est l’œuvre d’une originaire de cette région, résidant à date en Union Européenne.
Cette Asbl est née de l’expérience de sa fondatrice (Ghislaine Fotsing) et de son propre parcours académique en Afrique, au cours duquel elle a pu établir les constats suivants, avec pour objectif d’y trouver des solutions concrètes :
- Difficulté de la jeune fille à pouvoir suivre des études universitaires (ou à les achever), faute de moyens financiers suffisants ;
- Manque de soutien de la part des familles ;
- Inexistence de la culture des jobs étudiants ;
- Manque d’aides sociales gouvernementales dans les universités ;
- Programmes académiques parfois en décalage avec les réalités économiques entraînant des difficultés dans la recherche d’emplois et de stages ;
- Ces phénomènes se combinant pour enclencher une sorte de spirale d’exclusion sociale, avec pour conséquences : le décrochage académique, la prostitution, des grossesses non désirées, etc.
Guidef Recup est une association à but non lucratif de soutien et d’accompagnement des jeunes filles étudiantes en marge de leurs études dans le cadre de leur intégration socioprofessionnelle en Afrique subsaharienne.
Elle se fixe pour objectif :
De réduire la précarité des jeunes filles étudiantes d'Afrique subsaharienne pendant leurs études et de les accompagner durant leur processus d'intégration socioprofessionnelle.
Historique de l’organisation
Il y a de cela 14 ans, alors que j'étais étudiante en Faculté de Sciences économiques à l'université de Yaoundé 2, chaque début de mois, au lieu de me concentrer sur le déroulé et la compréhension de mes cours, je passais le temps à me questionner. Comment vais-je faire pour payer les supports de cours ? Les frais de scolarités ? Les impressions au campus ? La connexion internet ? A un tel point que je me suis démotivée.
Le mardi 12 janvier 2006, alors que je me croyais la plus démunie de la Terre, j'ai rencontré ma voisine de chambre, qui a eu l'humilité de me demander si j'avais quelque chose a manger chez moi. Ça été un gros déclic et je me suis dit que je ne passerai plus jamais mon temps à pleurnicher sur mon sort. J'ai donc décidé que mon passé ne me possèderait plus, car c'était un frein qui m'empêchait d'évoluer.
Je me suis levée un matin et j'ai refusé de continuer à me considérer comme victime, en ne me cherchant plus d'excuses. J'ai commencé à prospecter d'entreprise en entreprise, afin de voir si je pouvais travailler à temps partiel.
J'ai essuyé de nombreux refus, car étant étudiante dans une université d'Etat, la plupart des employeurs prenaient pour excuse que je ne sortais pas d'une école professionnelle, et par conséquent que je ne disposais pas des aptitudes professionnelles nécessaires. Ce fut certes une déception, mais je n'ai jamais abandonné. J'ai continué à déposer mon CV dans d'autres entreprises, jusqu'au jour où j'ai reçu un appel téléphonique de GETEC (Partenaire MTN Entreprise Sud-Africaine de Télécommunication au Cameroun) qui m'offrait la possibilité de travailler quatre jours par semaine à raison de 50 milles FCFA par mois. Ça peut vous faire rire, mais ces 50 milles FCFA m'ont permis de payer mon loyer, les supports de cours, les frais de scolarités et de venir en aide à ma voisine.
En Afrique, nous sommes élevés dans la culture du salarial mais surtout de la débrouillardise. Il nous a été appris que, quand tu termines tes études, tu auras facilement accès aux concours, et tu pourras décrocher un emploi stable ou alors demeurer plus particulièrement dans l'informel. Mais malheureusement le système est conçu avec beaucoup de lobbyings, et réduit ainsi toute perspective d'avenir pour les futures diplômées. En plus il existe peu de structures d'accompagnement des jeunes pour une plus grande intégration sociale.
De ce fait, un grand nombre d’entre elles décroche avant d'avoir obtenu leur parchemin.
Le risque est alors que la jeune fille devienne victime de la précarité et qu’en raison des réalités économiques, elle abandonne ses cours. Beaucoup trop de filles sombrent alors irrémédiablement dans la facilité, la débauche, voire la prostitution, par manque de perspectives d'avenirs et en raison de l'absence de structures d'accompagnement.
De ma petite expérience, j'ai toujours transpiré pour voir fleurir ma vie. Je ne connais rien de plus encourageant que d’avoir la volonté sans faille, la détermination, la motivation et le courage à pouvoir travailler de manière acharnée pendant et après ses études. Pour éviter d'être conditionnée ou tributaire des circonstances, j'ai toujours trouvé tout ce que je cherchais dans le travail : l' autonomisation, l' épanouissement et la réussite sur le plan social.
En 2009, après l'obtention de mon Bachelier, je souhaitais poursuivre mes études de master en Belgique. Ma mère m'a alors fait comprendre qu'elle n'avait pas les moyens financiers pour prendre en charge les frais de demande de visas et d'inscriptions. C'est alors que j'ai pu lui dire que durant mes années de travail chez GETEC, j'avais pu constituer une belle épargne couvrante 10% des frais de scolarité, me permettant d'engager une demande d’inscription à l'Ecole Supérieure de Communication et Gestion de Bruxelles. Elle m'y a encouragé et grâce à mes efforts, toute ma famille a complété ce que j'avais réuni comme économie pour assurer les autres frais liés à mon voyage.
J'ai donc entamé mes procédures d'inscriptions et immédiatement obtenu le visa.
Dès mon arrivée en Belgique, je constate directement que les étudiantes parviennent avec succès à concilier études et jobs étudiants. Je me suis rendu compte qu'elles parviennent à se prendre en charge ( loyer, frais de scolarités, supports de cours , ...) sans attendre un soutien de leurs familles tout en obtenant de bons résultats. Toutefois, pour celles qui ne parviennent pas à obtenir un job étudiant et qui sont issues de familles aux revenus très modestes, il existe des subsides sociaux supplémentaires pour les aider à réussir leurs années académiques.
J’ai également travaillé pour assurer ma scolarité en Belgique.
C'est sur cette lancée que j'ai pensé à la majorité d' étudiantes Subsahariennes désillusionnées pendant leurs études et qui croulent de ce fait sous une avalanche de problèmes et doivent se battre pour trouver des solutions. Ces étudiantes vivent dans des conditions de stress, de panique, de désespoir, d'affolement, d'inquiétude et décrochent souvent avant d'avoir obtenu leurs diplômes.
L'une des clés de succès est de leur donner la possibilité d’avoir une activité génératrice de revenus durant leur parcours académique pour faciliter leur insertion socioprofessionnelle et renforcer leur épanouissement en tant que future femme.
Ma fierté serait de permettre aux jeunes filles étudiantes d'atteindre la plus haute marche du podium de leur vie. Je souhaite également qu'elles développent la plus fondamentale des habitudes quel que soit l'environnement où elles se trouvent : être des filles proactives, c'est à dire: prendre davantage des initiatives et surtout être responsable de leurs propres choix.
A cet effet , une question a alors taraudé mon esprit à savoir: Comment passer de mon idée à l'action? Le seul moyen pour moi d'impacter positivement serait de rendre mon projet opérationnel.
C'est ainsi qu’au mois de Janvier 2019, j'ai commencé à organiser mes idées de manière récurrente , jusqu'en avril 2019 ou j'ai le déclic de prendre contact avec l'entreprise Ekumbasi (avec à la tête une dame au cœur en or : Madame Hortense NDONGO : Stratège d'entreprise et Ingénieur en formation professionnelle spécialisée pour structurer, accompagner et suivre les projets) . Le but étant pour moi, d'être accompagnée et suivie par une entreprise compétente capable de m'apporter des éléments pertinents à la hauteur de mon projet.
Apres de nombreux échanges entre Ekumbasi et moi quant au démarrage officiel de mon projet , nous sommes parvenus à se mettre d'accord sur un programme de structuration élaboré en plusieurs axes .A savoir:
- Premier axe: Décembre 2019 , légalisation et pénétration du marché camerounais de manière légale.
- Deuxième axe: A partir de janvier 2020, développement et la mise en œuvre du projet .
- Troisième axe : Evaluation au bout de deux ans.
Pour y parvenir, nous travaillons depuis avril 2019 jusqu'au jour d'aujourd'hui pour permettre à la jeune fille étudiante de pouvoir bénéficier de notre cause.
Vouer mon existence au service des étudiantes précaires de l'Afrique subsaharienne exige un travail régulier avec beaucoup de progressivité. Le but étant pour moi, la recherche du rendement pour aller le plus loin possible.
C'est ainsi qu'au mois de juin 2019, j'ai eu l'inspiration de créer le nom "GUIDEF RECUP", avec comme Slogan : "Nous recyclons pour Toi".
Ce slogan signifie que : Guilene Deffo (en abrégé Guidef), récupère (collecte) les vêtements et accessoires d'habillement auprès des populations (ménages, fournisseurs) vivant en Europe pour les mettre à disposition des jeunes filles étudiantes subsahariennes qui font face à une précarisation extrême pour financer leurs études. Le but de toutes ces récupérations est de pouvoir créer des activités génératrices de revenus pour accompagner, soutenir et rendre stable la jeune fille étudiante durant son parcours académique.
Au final, donner une seconde vie aux vêtements contribue à rendre la jeune fille étudiante autonome. L'objectif pour elle étant de pouvoir étudier sans stresser.