Un témoignage de solidarité : Le festival d’Uccle au service des droits des enfants

Un témoignage de solidarité : Le festival d’Uccle au service des droits des enfants

« On n’en parle jamais assez », Gior­gia Boldrini.

Depuis 2019, Uccle a su se démar­quer par son enga­ge­ment inébran­lable envers la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale à tra­vers l’organisation de fes­ti­vals annuels. Chaque fes­ti­val est conçu pour mettre en lumière dif­fé­rentes thé­ma­tiques clés dans le domaine de la soli­da­ri­té mon­diale. Gior­gia Bol­dri­ni, char­gée de la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale et des affaires euro­péennes de la com­mune d’Uccle, nous livre un témoi­gnage poi­gnant sur le par­cours de ce fes­ti­val qui, en 2024, a choi­si de foca­li­ser ses efforts sur les droits des enfants.

Le fes­ti­val, qui a pris son essor en 2019, a com­men­cé avec une durée modeste d’un à deux jours, sans thé­ma­tique par­ti­cu­lière, cen­trant sim­ple­ment ses acti­vi­tés sur le thème géné­ral de la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale. C’est en 2020 que la vision du fes­ti­val a pris une direc­tion plus pré­cise avec le thème de la déco­lo­ni­sa­tion et de l’im­mi­gra­tion. L’objectif était de rendre visibles les asso­cia­tions tra­vaillant toute l’an­née sur ces ques­tions, en offrant ain­si une sorte de ser­vice public essen­tiel à tra­vers diverses acti­vi­tés inter­ac­tives et informatives.

En 2023, le choix s’est por­té sur les réfu­giés en hom­mage aux nom­breux réfu­giés ukrai­niens, mar­quant une année dédiée à la sen­si­bi­li­sa­tion et au sup­port des popu­la­tions dépla­cées par les conflits. Cette édi­tion, inti­tu­lée “D’Uccle et d’ailleurs”, a mis en lumière des témoi­gnages poi­gnants et des œuvres signi­fi­ca­tives. Une expo­si­tion de pho­to­gra­phies, réa­li­sée par les jeunes du Centre Mena de la Croix Rouge de Bel­gique d’Uccle et enca­drée par la pho­to­graphe Johan­na de Tes­sières, a été par­ti­cu­liè­re­ment remar­quée. Ces jeunes, à tra­vers leurs cli­chés pris dans leur quar­tier autour de la place de St-Job, ont su cap­tu­rer et par­ta­ger leur vision unique de leur envi­ron­ne­ment. L’é­quipe du centre MENA a éga­le­ment conçu un par­cours péda­go­gique ouvert au public et aux écoles, visant à confron­ter nos repré­sen­ta­tions sur les migra­tions et les migrant·es à des infor­ma­tions thé­ma­tiques pré­cises. Cette ini­tia­tive avait pour objec­tif de per­mettre aux plus jeunes de com­prendre les réa­li­tés com­plexes des réfugié·es, à tra­vers une immer­sion édu­ca­tive et inter­ac­tive. L’an­née 2024 marque un tour­nant avec le choix de se concen­trer sur les droits des enfants. Ce choix est né d’une dis­cus­sion au sein du conseil consul­ta­tif, d’où une pro­po­si­tion ini­tiale de trai­ter les droits humains de manière glo­bale. Cepen­dant, se concen­trer sur un type de droit humain, en l’occurrence les droits de l’enfant, sem­blait plus per­cu­tant et per­ti­nent. Le ser­vice de la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale a éla­bo­ré des acti­vi­tés riches et variées autour de cette thématique.

Le pro­gramme du fes­ti­val inclut une expo­si­tion prin­ci­pale au Centre Cultu­rel d’Uccle explo­rant les droits de l’enfant sous le prisme de la ques­tion du tra­vail enfan­tin dans le monde (cf Geo­po­lis) et les illus­tra­tions vibrantes d’Anna Wan­da Gogu­sey, et une expo­si­tion pho­to­gra­phique en plein air sur la situa­tion des MENA à Calais. Les enfants, les écoles et les familles ont eu l’occasion de s’immerger dans des dis­cus­sions ani­mées et des ate­liers pro­po­sés par Amnes­ty Inter­na­tio­nal et le CNAPD pen­dant la durée du fes­ti­val. Inclu dans la pro­gram­ma­tion grâce à la contri­bu­tion du CCSI, le film “Les che­mins de l’é­cole” de Pas­cal Plis­son, pro­je­té le 20 mars, a per­mis au public de com­prendre les chal­lenges quo­ti­diens aux­quels les enfants à tra­vers le monde font face sim­ple­ment pour accé­der à l’éducation.

Selon Madame Bol­dri­ni, par­mi les évé­ne­ments mar­quants, l’i­nau­gu­ra­tion a brillé par la pré­sence de spea­kers variés venant du milieu de la défense des droits de l’enfant en Bel­gique et dans le monde, comme le Délé­gué Géné­ral aux droits de l’enfant, l’expert sur les droits de l’enfant d’Amnesty Bel­gique et le réa­li­sa­teur belge Marc-Hen­ri Wajn­berg, atti­rant une grande audience de par­ti­ci­pants moti­vés et enga­gés. La CIE “La Com­pa­gnie qui Pétille” a éga­le­ment ajou­té une touche unique au fes­ti­val avec leur spec­tacle d’improvisation “Espoir!” qui, à tra­vers des scènes impro­vi­sées, abor­dait les droits des enfants avec humour, émo­tion et engagement.

Alors que le fes­ti­val se tourne vers 2025, les orga­ni­sa­teurs montrent déjà un engoue­ment pour la thé­ma­tique de la double culture. Ce choix se pro­file comme une oppor­tu­ni­té d’explorer et d’apprécier les richesses cultu­relles des habitant·es d’Uccle et des participant·es internationaux·ales. À tra­vers cette nou­velle thé­ma­tique, le fes­ti­val conti­nue­ra de tis­ser des liens, d’informer et d’inspirer, ral­liant encore plus d’adeptes autour des valeurs de soli­da­ri­té et de droits humains.